Hier à 12h15, la cité DNC, à deux minutes du centre-ville, a été le théâtre d'une scène digne d'un scénario hollywoodien. Pourchassant un fourgon suspect, les éléments de la brigade des Douanes, composée de sept membres, roulant à une vitesse inouïe à bord de deux Toyota, ont usé de leurs armes pour tenter d'annihiler les fuyards. Tlemcen : De notre bureau Les balles, dont les impacts sont toujours visibles sur la fenêtre et le toit d'une maison appartenant à un ressortissant algérien résidant en France, actuellement en vacances à Maghnia ; l'une d'entre elles s'est logée dans le salon. L'épouse de l'émigré, qui regardait par son balcon, a failli passer de vie à trépas. « J'ai été attirée par le boucan dans la rue ; voulant savoir ce qui se passait, je me suis mise à ma fenêtre et c'est là que j'ai essuyé un tir de balle (une balle perdue). Je n'ai dû mon salut qu'à mon retrait, par réflexe de conservation. J'avais surtout peur pour ma nièce qui était avec moi », témoigne la dame, la soixantaine, encore sous l'effet de la frayeur. Dans la rue, les douaniers, dont la cible était le fourgon suspect, ont heurté violemment une Mercedes stationnée devant le domicile de son propriétaire. Le véhicule a été fortement endommagé. Les riverains, des jeunes en majorité, courroucés par cette intervention en plein quartier populaire, se sont attaqués à l'aide de pierres aux tuniques grises qui, s'apercevant du danger qu'ils couraient, ont pris la fuite dans la précipitation. Le pare-brise d'un véhicule des Douanes a été pulvérisé. « Nous résidons dans une cité populaire et populeuse et les conséquences auraient été tragiques si ce grave incident s'était produit dans la matinée ou dans l'après-midi. Au milieu de la journée et avec cette forte chaleur, les gens se sont terrés chez eux », témoigne un autre citoyen, toujours sous l'effet de la panique. Une demi-heure plus tard, des policiers se sont rendus sur les lieux pour enquête. Les citoyens victimes, le propriétaire de la Mercedes et celui du domicile touché par la balle perdue, ont déposé plainte contre les services des Douanes. Quant au fourgon suspect, il a disparu dans les dédales de la cité Brigui, une agglomération de 20 000 habitants. Nous avons appris que cette brigade est celle du village frontalier Akid Lotfi et que la course poursuite avait commencé à la bande frontalière pour se terminer dans le quartier DNC. Le pire a été évité hier à Maghnia. L'enquête suit son cours…