Le public, qui était inscrit aux abonnés absents durant les premières soirées de la 4e édition, est enfin revenu sur les lieux lors de la 5e soirée du festival, cuvée 2008. La face et la manifestation culturelle sont sauvées grâce à un chanteur algérien dont le cachet ne grefvera pas le budget des organisateurs. En effet, le public, qui a brillé par son absence durant les quatre premières soirées malgré quelques petites facilitations de la part des organisateurs et des autorités, à savoir le transport, entre autres, a envahi en foule le site romain pour assister à la prestation du chanteur Khalass qui était programmé en dernière partie de soirée, laquelle s'est déroulée en présence d'une forte délégation sahraouie, conduite par Mme la ministre de la Culture, qui sillonne l'Algérie dans le cadre de la caravane culturelle et politique de sensibilisation à la question sahraouie. La soirée a pour une première fois débuté à l'heure indiquée vers 22h 30. La belle chanteuse, syrienne Rouaid Attia ,a assuré de façon professionnelle la première partie. Ses tubes El khardjane, Taâbit maâk, Hayou Zamen, Hayati milki (chanson inédite), Toubi et beaucoup d'autres reprises de maîtres de la chanson arabe qui ont été interprétées par la cantatrice syrienne, ont et c'est le moins qu'on puisse dire enchanté la foule. Cette dernière, bien que venue pour autre chose, a bien apprécié la prestation et s'en est donné à cœur joie. « Le public est magnifique, hospitalier et il semble apprécier la belle musique », dira la chanteuse. Elle ajoutera : « Je chante avec honnêteté, même si je reprends les chansons des autres, je le fais honnêtement. Warda et Faïrouz sont mes idoles, elles ont toujours été une école pour moi. » Lamia, de Alhane wa chabab, prendra le relais. La jeune chanteuse a assuré et mérite d'être encouragée. Vint ensuite le tour du vétéran de la chanson sétifienne, Bekakchi Khier. L'enfant de Aïn Fouara mettra déjà le feu à la mèche. Le public chauffé se met à danser dans la cohue sur les rythmes de l'interprète de Hada wachi. La soirée se terminera vers 1h 30 en apothéose avec l'idole de la jeunesse présente qui s'est défoulée à fond la caisse. Cheb Khalass enchaînera ses airs et animera le parterre de spectateurs. Ces derniers encerclés d'uniformes dansent avec insouciance. Rien ne viendra gâcher leur plaisir d'écouter leur chanteur préféré et de se défoncer en dansant. Même les gens de la presse y vont de leurs trémoussements. Eh oui ! Il semble que Djemila, voulu festival de musique de qualité, se transforme petit à petit en un festival de musique de fêtes de mariage et de défonce de la jeunesse. Ce sont finalement chab Anouar et cheb Khalass qui attirent le public sétifien et pas de grands noms de la chanson arabe. Comme le disent quelques jeunes en sueur : « Nous venons tous les soirs pour danser et nous défouler. Nous ne comprenons rien aux chants et aux poésies. Malheureusement, nous sommes maltraités par les uniformes, gendarmes et vigiles. Ils nous parquent comme des bêtes dans un enclos et nous empêchent de danser, de bouger, ils vont finir par nous empêcher de respirer. » La soirée d'hier a été animée par le Syrien Majd Riad, Massinissa et Djamel Alem qui ne s'est pas produit depuis belles lurettes à Sétif, a été l'autre vedette de cette nuit. L'entrée était gratuite, faut-il le rappeler…