Les Issers, une commune située à 23 km au sud-est de Boumerdès, le chef-lieu de wilaya à laquelle elle est rattachée depuis 1985. Sa position géographique et ses grandes potentialités agricoles ainsi que l'importance des voies de communication qui la traversent, notamment la voie ferrée et la RN 12 sont autant d'atouts devant favoriser son développement économique. La ville, devenue chef-lieu de daïra depuis plus de dix ans, enregistre une certaine croissance et s'est transformée depuis en un grand centre urbain. Cependant, ses habitants se montrent insatisfaits et relèvent le manque d'infrastructures de jeunes et les retards enregistrés dans la réalisation des projets accordés à leur localité. « Ça fait plus de deux ans qu'on parle de la piscine semi-olympique et de la salle omnisport mais nous n'avons rien vu venir », déclare un jeune, en soulignant que ces projets ont suscité un grand espoir chez les jeunes de toute la daïra. Hormis la maison de jeunes, qui de surcroît manque de moyens, cette commune ne dispose d'aucun autre espace de loisirs pour la jeunesse. Le stade communal est resté tel quel depuis sa construction par les Français en 1923. La salle de cinéma, qui est considérée comme l'une des plus importantes infrastructures culturelles de la wilaya, se trouve dans un état d'abandon. Aucun responsable n'a jugé utile de la rouvrir. Les habitants réclament l'ouverture du centre de soins du village Iouanoughen et la dotation des autres unités en moyens humains et matériels nécessaires. S'agissant du problème d'eau potable qui affecte pratiquement tous les villages de cette localité, le P/APC estime que seul le renouvellement du réseau alimentant ces villages et leur raccordement au réseau de Taksebt pourrait mettre fin à la pénurie. Il est à souligner que la majorité des villages (12 000 habitants) sont alimentés à l'aide de citernes. Pour ce qui est du cadre de vie, les habitants des Issers en souffrent beaucoup à cause du manque d'espaces verts et de la dégradation de l'environnement. Car les espaces qui faisaient jadis la beauté de cette localité sont réduits à de simples espaces privés. L'espace jouxtant le siège de l'ex-bureau de poste se trouve totalement abandonné et celui du centre ville a été détourné de sa vocation depuis plus de quinze ans en abritant de petites baraques à usage commercial. Au niveau des différentes cités du chef-lieu, notamment la cité des 104 Logements, les résidents attendent avec impatience le lancement du projet d'aménagement de la cité et la réalisation d'un terrain Matéco ainsi que des parkings. Ce projet d'une enveloppe de 40 millions de dinars a été inscrit depuis plus d'une année, selon le P/APC. A la cité Chabani qui compte plus 252 logements, les résidents se plaignent de la poussière et des tas de détritus qui envahissent tous les coins de la cité. Les efforts entrepris par les services de l'APC en vue de rendre les cités habitables s'avèrent largement insuffisants. L'apport et la collaboration des habitants « sont vivement souhaités » par les responsables locaux. En parlant du volet logement, notre interlocuteur souligne que cette commune compte plus de 800 habitations précaires. « Nous avons plus de 3000 demandes pour le logement social et 200 familles sinistrées non encore relogées », déclare le P/APC qui déplore l'existence de cinq cités datant de l'époque coloniale dans sa commune. Evoquant le problème du chômage qui touche « plus de 50% de la population », notre interlocuteur précise que « sur 15 lots de terrains que compte la zone d'activité, seuls cinq sont exploités ». Ce qui ne contribue pas, bien entendu, à la création de l'emploi.