Le Comité de défense des libertés syndicales (CDLS) vient d'être créé par un groupe de travailleurs, syndicalistes, journalistes, personnalités politiques, militants des droits de l'homme, avocats et citoyens. Réunis en assemblée générale constitutive, les membres fondateurs ont, après plusieurs heures de débat, fait état de la situation des libertés syndicales marquées par des violations répétées à travers les nombreux cas de syndicalistes poursuivis en justice ou faisant l'objet de mesures de sanction pour leurs activités, et l'idée de créer un comité de défense des libertés syndicales a été retenue. Composé d'un noyau de 17 membres, ce dernier a rendu publique sa première déclaration, dans laquelle il a expliqué que « les 31 travailleurs de l'Enad de Sour El Ghozlane arbitrairement suspendus pendant 27 mois, ceux de Cnan CML, d'Art et Culture, de la BEA, de la Cnas, de la cimenterie de Raïs Hamidou, et le cas de Ahmed Badaoui, ex-secrétaire général du syndicat des douanes, suspendu depuis 36 mois », sont autant de violations face auxquelles la société civile doit réagir. Tout en exprimant sa solidarité avec les travailleurs de Sonatrach de Hassi R'mel et Hassi Messaoud, pour la lutte qu'ils mènent, le CDLS s'est déclaré « ému face à la situation dramatique vécue par les enseignants contractuels en grève de la faim depuis dix jours ». Tout en leur exprimant son « plein soutien » et l'organisation d'actions de solidarité, il a « déploré le silence des pouvoirs publics, et attiré leur attention sur la gravité de l'état de santé des grévistes ». Enfin, le CDLS a exprimé ses « regrets » devant « l'absence » de dialogue, qui, selon lui, « est la parfaite illustration de la violation des droits des travailleurs ». Cette déclaration est la première sortie du comité, avant sa deuxième réunion dimanche prochain à Alger. Lors de cette rencontre, il sera question pour les fondateurs de préparer des propositions sur la forme organisationnelle, mais aussi sur son programme d'action à court et moyen termes. A ce sujet, les animateurs espèrent « une adhésion massive des militants syndicalistes, afin de faire de ce cadre organisationnel la meilleure tribune pour défendre les libertés syndicales, garanties par la Constitution ».