Le ministère de l'Education nationale continue d'ignorer le mouvement de grève. Le Snapap menace de recourir à d'autres actions de protestation d'envergure nationale. Les 26 enseignants contractuels poursuivent leur grève de la faim. Leurs rangs viennent de grossir de trois grévistes qui ont rallié hier le mouvement. Ils sont aujourd'hui à leur dixième jour de protestation. Le ministère de l'Education nationale continue de faire la sourde oreille. Pour les grévistes, « c'est du mépris envers les enseignants ». « Neuf jours de grève de la faim sont passés sans que le ministère ne daigne prendre langue avec nous. Il n'a même pas dépêché une commission de santé pour s'enquérir de notre état physique », lâche l'un gréviste qui fait état de l'évacuation « en urgence » de cinq grévistes, dont une femme qui se trouve dans un état critique. Selon lui, cette enseignante souffre d'une hypoglycémie. Face à l'indifférence des pouvoirs publics, le Conseil national des enseignants contractuels (CNEC), affilié au Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap), menace de recourir à d'autres actions d'envergure nationale. Dans un communiqué rendu public hier, le CNEC relève la dégradation de l'état de santé de la majorité des grévistes qui, selon lui, « se sont abstenus de boire de l'eau sucrée ». « Ils refusent l'humiliation et la vie misérable », souligne le même communiqué. Devant la gravité de la situation, le Snapap organise aujourd'hui une rencontre en son siège, à Mohammadia (Alger), afin d'établir un plan d'action et de soutien à ces grévistes. Il appelle ainsi l'ensemble des partis politiques, les ONG et les personnalités du pays à y prendre part. L'élan de solidarité s'élargit. Des motions de soutien d'ONG nationales et internationales aux grévistes continuent d'affluer au siège du Snapap. Les membres fondateurs du Comité pour la défense des libertés syndicales (CDLS) réagissent et envisagent d'organiser, dans ce contexte particulier, une assemblée générale constitutive du comité, au cours de laquelle, comme ils le soulignent dans un communiqué, « pourraient être débattues les questions relatives à l'organisation et au programme d'action du comité, centré sur la défense des libertés syndicales ». Le CDLS compte ainsi mener des actions contre « l'arbitraire et l'injustice » subis par de nombreux syndicalistes. Les enseignants grévistes expriment leur détermination à aller jusqu'au bout de leurs revendications, qui consistent en leur intégration dans le corps de l'enseignement scolaire et le versement des salaires de certains d'entre eux, qui n'ont pas été perçus depuis trois ans. Pour cela, ils semblent être prêts à tout !