Le chiffre d'affaires annuel du secteur informel de la contrebande est estimé à 6 milliards de dirhams, l'équivalent de 500 millions de dollars, révèle une étude de la chambre de commerce d'Oujda, dans l'Est marocain. Tlemcen. De notre bureau Dans une étude réalisée par la chambre de commerce d'Oujda, en 2004, les experts ont estimé le chiffre d'affaires annuel du secteur informel de la contrebande à 6 milliards de dirhams, soit 500 millions de dollars. Un chiffre effarant qui explique clairement la main tendue du roi chérifien pour la réouverture de la frontière terrestre entre les deux pays. Ce commerce illégal employait « 6000 personnes, essentiellement des jeunes », précise le document officiel. Faisant une analyse plus explicite, les experts marocains indiquent que « le blocage de 2 à 3 millions de touristes algériens enlève au Maroc un apport de 2 à 3 milliards de dollars par an ». Et d'ajouter : « Ce blocage (la fermeture de la frontière) empêche aussi la création de plus de 1000 PME/PMI devant générer plus de 30 000 emplois uniquement dans la région d'Oujda. » Des « aveux » qui expliquent on ne peut mieux cette pression exercée par le régime monarchiste sur les autorités algériennes pour la réouverture de la frontière ouest, fermée en 1994. Dans leurs conclusions, les rapporteurs de l'étude expliquent la réticence des investisseurs étrangers, notamment français, à venir dans cette région orientale par « la proximité avec l'Algérie, assimilée à un épouvantail ». Nommée « cité martyre » par les Marocains, particulièrement les frontaliers, Oujda a cessé de vivre au lendemain de la fermeture de la frontière en 1994. L'appel du roi, mercredi à partir de la ville de Fès, au gouvernement algérien, est donc fortement motivé par une situation économique désastreuse dans une région orientale.