Eurl-Milaveta, plus connue sous le nom de complexe avicole du groupe Boussouf, est une entreprise en plein essor. Sa vocation de leader dans un domaine aussi délicat que compliqué qu'est la filière avicole est loin d'être usurpée, en dépit de moult contraintes rencontrées. Eurl Milaveta, c'est (tous investissements confondus), un coût global de 60 milliards dont 90% d'apport personnel de son patron Malik Boussouf, 120 postes de travail directs, avec 25 cadres (docteurs vétérinaires et ingénieurs), et près de 2 000 emplois indirects. Ayant élu domicile à la zone industrielle (ZI) de Chelghoum Laïd, où il s'étend sur une superficie de 1 800 m2, le complexe avicole, qui abrite l'unité n° 1 des aliments de volaille d'une capacité productive de 4,5t/h, l'extension, à partir de 2005, à une 2e unité produisant 12t/h supplémentaires, réalisées par l'Italien Grespan et enfin, le projet de réalisation d'une 3e unité de grands aliments de bétail, qui sera opérationnelle d'ici la fin de l'année en cours, passe pour un véritable leader en la matière à l'échelle régionale. Le complexe, dans lequel s'est déclaré récemment un incendie, qui n'a pas eu grande incidence, s'est distingué par des activités multidisciplinaires du secteur de l'agroalimentaire. Il se versera dans l'importation et la distribution des produits vétérinaires entre 1994 et 1995, avant que ne lui soit annexée, en 1999, une seconde activité à travers la création de l'unité accouvage industriel de poussins de poulet de chair. Cette structure est dotée de 4 incubateurs, dont 1 pour la dinde et 2 éclosoirs. « L'aviculture en général, et l'accouvage en particulier, étant des activités à haut risque et non couverts par aucune assurance, nous prenons les précautions optimales pour un minimum de pertes, car le process de l'accouvage de l'œuf est complexe, voire périlleux », a indiqué le manager général du groupe, Mohamed-Lamine Chawki. Et de poursuivre : « C'est pour cette raison que nous acquérons l'oeuf à accouver auprès de l'ORAVIE-SPA de Batna, seul organisme garantissant la fiabilité et la traçabilité dudit produit ». Plusieurs autres paramètres ont dissuadé le groupe Boussouf de s'investir dans la reproduction d'oeufs à couver, vu les pertes considérables qui en ont découlé et qui se chiffrent à 2 milliards pour l'exploitation d'un seul incubateur d'une contenance de 28 800 poussins. Contraintes et objectifs Le groupe Boussouf a concrétisé 5 opérations d'importation de dindonneaux d'Italie dits « la big 6 », une des meilleures souches au monde avec « La Nicolas 300 », mais en fin de cycle, la production a été écoulée avec des pertes considérables, d'où la perspective de réalisation par l'entreprise de son propre cheptel de dindonneaux. Car, les 25 à 30% des droits de douane sur l'œuf ont causé un énorme préjudice financier à l'entreprise. Une disposition douanière que le boss du groupe qualifie d' « aberration et de non-sens, sachant que les droits de douane du dindonneau lui-même n'excèdent pas les 5% ». Une contrainte ruineuse qui rendra salutaire la mise en stand-by du projet de l'accouvage industriel de poussins dindonneaux. L'usine, par le biais de l'unité 1 et 2, développe respectivement, depuis 2003 et 2005, une gamme d'aliments de volaille qui a fait ses preuves, dès lors que 60% de la production est consommée localement, tandis que la demande sur les aliments de dinde se fait de plus en plus pressante ces trois dernières années. D'autre part, et face au surenchérissement du maïs et du soja (intrants représentant 60% des aliments de bétail), mais aussi par souci de développement qualitatif du créneau de l'agroalimentaire et la mise en place d'aliments de bétail de qualité irréprochable, il est envisagé le recrutement de 6 vétérinaires supplémentaires et de techniciens. Il est en outre prévu une lactation de 25l/j s'agissant des vaches de meilleure race, selon les engagements des laboratoires Roche (France) auxquels est conventionné le groupe Boussouf. Ce dernier détient, depuis mars 2008, l'exclusivité sur l'importation et la distribution d'une douzaine de produits vétérinaires Ascor (Italie) et près de 10 produits de l'Américain Ellily en partenariat avec un importateur. « Face aux multiples contraintes rencontrées, les problèmes de stockage et les problèmes relatifs au foncier industriel, entre autres, nous espérons décrocher des lots de terrain, car notre objectif, c'est d'avoir notre propre cheptel et notre propre abattoir avicole », a conclu M. Boussouf.