Réputé notamment pour ses fromages et la culture des plantes à essence, Chéraga, anciennement Cheragas, était un village disséminé avec des maisons bien construites, entourées de jardins et des rues bordées de beaux arbres. Aujourd'hui, la ville compte environ 31 500 habitants et ressemble à une quelconque cité de commerce, à l'instar du Hamiz ou encore d'El Djorf. Ce passage d'un petit village à une importante agglomération s'est fait sans tenir compte des règles les plus élémentaires en matière d'urbanisme. L'extension démesurée qu'a connue la ville ces dernières années, laisse voir le phénomène de mutation disproportionnée du tissu urbain qu'ont connu la plupart des communes de l'Algérois. Sauf qu'il n'existe aucune instance chargée de contrôler l'accroissement déchaîné du bâti au détriment des terres agricoles qui étaient dans un passé récent un véritable vivier pour toute la capitale. Des projets d'envergure ont été cependant réalisés à Chéraga, à l'instar du centre commercial El Qods qui, malgré son architecture avant-gardiste, paraît beaucoup plus comme un corps étranger greffé de force à la ville. La discordance dans la continuité urbaine à Chéraga est avérée, le gabarit des constructions présente beaucoup de disparités. Les autorités locales reconnaissent toutefois l'« erreur » devant ce fait accompli de par l'emplacement inadéquat de la bâtisse en question. « Nous avons pris une attitude positive face à cette situation sans pour autant arriver à y remédier durablement », dira le P/APC. Et d'ajouter : « Cette posture se traduit en termes de retombées économiques, particulièrement celles qui ont trait à la création de postes de travail. » La ville offre un visage encore plus désolant, celui de la bidonvilisation, phénomène qui a pris des proportions inquiétantes ces dernières années. Faute d'une prise en charge effective et définitive de ce problème, les pouvoirs publics font paradoxalement dans le « ravaudage » d'une part, et de l'autre, c'est le statu quo. Des sites de baraquements sont tolérés. C'est ainsi que des pistes, facilitant l'accès aux bidonvilles, ont été réalisées, passant outre la question de la débidonvillisation. « N'est-ce pas là du raccommodage ? », soutient un citoyen de la commune. Quelques projets de l'APC... Toutefois et dans une perspective d'améliorer un tant soit peu le cadre de vie des citoyens de la commune, le nouveau staff municipal s'affaire à donner un souffle nouveau au développement de la commune, notamment celui de l'aménagement de l'espace urbain, en lançant, sur le budget de la commune, des travaux de revêtement, d'assainissement et de réalisation de diverses structures, devant « soustraire » les jeunes de la localité à la rue tels les projets de réalisation de salles de sport, d'une bibliothèque et des locaux qui vont abriter les bureaux du mouvement associatif local. Par ailleurs, les services de l'APC viennent de lancer, apprend-on du P/APC, des travaux de réhabilitation de la salle de cinéma qui a été longtemps fermée au public cinéphile de la localité. Aussi, notons le lancement imminent par la commune, des travaux de réfection de 22 écoles, de la construction de 240 locaux, de la réalisation d'un centre commercial à étages et de la réouverture d'un autre après rénovation.