L'élargissement de l'Union européenne et le dialogue euroméditerranéen » est l'intitulé de la conférence animée hier au siège du Conseil de la nation par le professeur Christian Philip, président d'honneur de l'université de Lyon et vice-président de la commission des affaires étrangères du Conseil national français. Le conférencier a, lors de son exposé, retracé les grandes lignes du partenariat euroméditerranéen. Il est revenu longuement aussi sur le processus de Barcelone. A ce propos, le professeur Christian Philip a expliqué la raison pour laquelle l'Union européenne considère la Méditerranée comme stratégique. Dans son exposé, M. Christian a expliqué que le processus de Barcelone se construisait autour de trois volets : le politique, l'économique et le culturel (ce terme est pris dans son acception sociale et humaine). Dans le domaine politique, le processus de Barcelone a visé, selon l'orateur, la concrétisation de deux objectifs. En premier, il s'agit de construire un espace commun basé sur la stabilité et la paix ainsi que l'instauration d'un dialogue permanent afin de régler les conflits existants. Et au sujet des turbulences secouant encore les pays de la rive sud de la Méditerranée, l'orateur précisera que « l'Europe peut jouer un rôle dans le règlement du conflit israélo-palestinien ». Le deuxième objectif est relatif à la démocratie, au respect des droits de l'homme et au développement de la coopération. Pour ce qui est du plan économique, l'orateur a indiqué que le travail de l'UE consiste à créer une zone de libre-échange. Pour atteindre cet objectif, le conférencier a souligné qu'il était impérativement nécessaire de conclure des accords d'association pour déterminer les actions concrètes que doit financer l'Union européenne. Dans ce sillage, M. Christian a évoqué les aspects inhérents au fonds spécial Meda. A ce propos, il a soutenu que pour la période 2000-2006, une enveloppe financière de 5,35 milliards d'euros était inscrite dans le calendrier budgétaire prévu pour le programme d'aide. « Nous octroyons une enveloppe financière aux secteurs qui sont dans le besoin », a tenu toutefois à préciser M. Christian. Et d'ajouter que pour la période allant de 2007 à 2013, la somme doublera pour atteindre les 9 milliards d'euros. L'orateur a annoncé, par ailleurs, la création prochaine d'une fondation euroméditerranéenne dont la mission sera de développer toutes les formes d'échanges culturels entre les pays. Au plan des difficultés, M. Christian n'a pas nié l'absence d'un véritable souffle pour la concrétisation des accords. « Cela fait neuf ans que le processus de Barcelone a été mis en mouvement. Nous aurions pu avancer dans notre tâche s'il y avait une volonté politique réelle. Certes, nous n'ignorons pas que chaque pays à ses problèmes internes, sans omettre le conflit israélo-palestinien. Toutefois, il faut qu'il y a une dynamique réelle », a-t-il déclaré. Pour renforcer la dynamique engagée, le professeur Christian Philip a estimé essentiel de « faire du programme euroméditerranéen une priorité pour prouver que notre partenariat est assis sur de bonne base et qu'il n'est pas un partenariat de façade ». Par ailleurs, M. Christian a annoncé la tenue en novembre 2005 d'un sommet regroupant les chefs d'Etat et de gouvernement pour faire le bilan de leurs activités et aussi pour brosser les nouvelles perspectives du partenariat euroméditerranéen.