Etre cheb Khaled n'est guère une sinécure. En cette « haute saison », l'artiste peine à se dégager un repos. Il enchaîne et (se) déchaîne sur les scènes.Sur la scène du stade Chabou Abdelkader de Annaba, l'ambiance était à son summum dans la soirée de dimanche dernier. Aux côtés de cheb Khalas avec son style staïfi et Azzou le rapman qui l'ont précédé, cheb Khaled, le king du raï, a brillé de mille et un feux sur le gazon du vélodrome. Même les 1000 DA, tarif du billet d'entrée, n'ont pas dissuadé les centaines de ses fans venus de Annaba et même des wilayas limitrophes telles que Skikda, Guelma, El Tarf et Souk Ahras. Il était venu se produire sur la même scène il y a 22 ans, et a renoué avec un jeune public annabi aussi convivial que chaleureux qui, jusqu'au petit matin, a chanté et dansé à même la pelouse. Cette dernière s'est transformée pour la circonstance en un dancing à ciel ouvert. Quelques heures avant, Hadj Brahim Khaled, l'enfant prodigue de Sidi El Houari, avait déclaré au salon d'honneur de l'aéroport de Annaba, qu'il était très heureux de revenir, après plus de 2 décennies, dans une des plus belles villes du pays. Nostalgique, il a évoqué ses passages dans les bars et restaurants de Annaba. Nostalgique également en pensant à son enfance, notamment à son père qui était contre sa destinée artistique, car selon lui, le chant et la musique étaient de mauvaises mœurs à l'époque. « Loin s'en faut ! Hargneux, sans instruction musicale, encore moins du solfège, j'ai persisté à suivre mon chemin jusqu'au bout. Ce qui m'a valu avec toute modestie gloire et glamour », enchaînera l'artiste oranais, devant une armada de journalistes. Détendu et décomplexé, le raïman au large sourire n'a pas manqué d'évoquer le succès de son duo avec Diana Hadad la chanteuse libanaise et a déclaré qu'il y en aura d'autres notamment avec l'irakien Kadhem Essaher et la célèbre libanaise Nancy Adjram, avant d'annoncer la sortie prochaine de son dernier album.