Cheb Khalas, quant à lui, a ressuscité la mémoire de cheb Hasni. La capitale de la Mekerra continue de vivre au rythme de la musique du raï. Outre le plateau varié offert, depuis le coup d'envoi de la 3e édition du Festival du raï, la soirée qui a précédé la clôture a été marquée par une des rares révélations, en l'occurrence la percée fulgurante et inattendue, de cheb Boukhana. Venu des confins de la wilaya de Tlemcen, ce cheb, qui est, jusque-là, méconnu a donné une des prestations tant estimées, malgré les hésitations affichées par le public composé, dans sa majorité, de jeunes qui ont demandé son départ de la scène. Le même cheb a, en un laps de temps, su gagner la confiance et avoir gain de cause du même public exigeant. Boukhana et le style qu'il a interprété ont été aussitôt adoptés. Ce jeune inscrit, désormais, sa trajectoire au même titre que celle de cheb Abdou, seul et unique guide, à la fois, incontournable et indétrônable, du chant féminin (meddahate), «prêché» par la voie masculine, à savoir cheb Abdou et voilà, récemment, cheb Boukhena qui inscrit désormais sa trajectoire sur les traces de son modèle. L'absence inexpliquée de cheb Abdou a été sévèrement critiquée par les fans de la musique des fkirattes. D'autant que cette musique, répercutée uniquement par les femmes, est hautement appréciée à l'échelle nationale. Ainsi, la lacune a été, en dernière minute, comblée par la présence du jeune Boukhana. Ce genre de chanson, qui est en passe d'être rayé de la carte artistique du patrimoine national, aura, donc, ses sauveurs avec la percée inattendue de cheb Boukhana qui vient s'ajouter au talent de Abdou. Un duo qui fera, sans aucun doute des jaloux parmi les interprètes de la musique au verbe cru, le raï. Vu que cheb Abdou est, depuis, son apparition, indétrônable. Ce dernier, sera-t-il détrôné par cheb Boukhana? L'avenir le dira. Auparavant, cheb Akil, a été le premier artiste, à monter au podium. Ce jeune raï-man, qui n'est pas méconnu, a, été le premier à avoir enflammé le public. Lui emboîtant le pas, cheb Khalas, a subjugué les spectateurs, venus assister en fins connaisseurs de la musique raï. Le summum de l'extase a été perceptible lorsque Khalas a dépoussiéré le répertoire du défunt Hasni. L'artiste, chantant le style staïfi, a tenu sa promesse quand il a déclaré, auparavant, que l'édition qui se tient pour la première fois dans la wilaya de Sidi Bel Abbès doit être dédiée au roi de la chanson sentimentale, le défunt Hasni. Sur un autre plan, la musique raï a eu à changer la vie artistique de Sidi Bel Abbès. Depuis maintenant près d'une année, plusieurs festivals ont été tenus et le reste est à venir, disent les responsables de la direction de la culture de la capitale de la Mekerra.