La session ordinaire de l'APW du 8 décembre dernier consacrée à la santé a été l'occasion pour le wali de M'sila de rappeler la situation de marasme dans laquelle se trouve confinée la wilaya après une gestion débridée menée tambour battant au cours des cinq dernières années, où pas moins de 62,28 milliards de dinars, tous programmes confondus, ont été injectés sans avoir engendré un substantiel impact sur les populations. Ce constat amer a été fait au terme de la série de visites effectuées par l'exécutif de la wilaya à travers les 47 communes au lendemain de la désignation du nouveau wali, dans la plupart desquelles les besoins physiologiques des citoyens ne sont pas satisfaits. « La conduite des affaires de la wilaya sera fondée sur la concertation avec les élus et la société civile en favorisant les actions évitant le populisme et les promesses sans lendemain », dira en substance le wali devant les élus de l'APW et des présidents d'APC. Des propos explicitant, d'une part, la nature populiste de la gestion des affaires de la wilaya par son prédécesseur et, d'autre part, les contours d'une approche qu'il compte mettre en œuvre en rupture avec le bricolage ayant prévalu. Bricolage qui a fait que des populations entières n'ont toujours pas d'eau potable, alors que 143 forages réalisés, mais non fonctionnels, par manque d'équipements pour les uns et de connexion pour les autres, demeurent à ce jour stériles, ne contribuant en rien à atténuer les frustrations. Par ailleurs, l'insouciance des autorités locales quant au problème du logement a été soulevé par le wali, lesquelles, dira-t-il, en dépit du déficit criant en la matière, n'ont aucunement daigné mettre en œuvre l'une des formules qui facilitent l'accession au logement et atténuer un tant soit peu la tension qui prévaut sur les logements sociaux. Le foncier est un volet sur lequel le wali s'est relativement étalé en disant que c'étaient les agences foncières qui étaient à l'origine du dysfonctionnement sévissant actuellement. Lequel dysfonctionnement, dira-t-il, a été accentué par les promesses des autorités locales quant à la création de 1200 lots à M'sila, sans pour autant régler le problème des lotissements existants qui se trouvent dans un état lamentable. « Pour ce volet, a-t-il soutenu, nous sommes en phase d'évaluation d'une situation qui nous a été léguée. On s'attelle à faire un nouveau départ sous-tendu par une confiance qui sera le socle de la crédibilité de l'Etat. » Laquelle n'est pas aisée à ramener après l'avoir longtemps malmenée, était-on tenté d'ajouter. Seulement, cela demeure énigmatique, le fait de faire mener l'opération d'évaluation et de recensement des espace verts et des poches foncières par ceux-là mêmes qui ont « défoncé » le foncier. L'autre secteur, qui a subi les conséquences de la politique du bricolage citée par le wali de M'sila lors de cette session, est celui de l'hydraulique mis à mal par une série de décisions intempestives d'interdiction, d'autorisation et de délimitation des zones à exploiter, qui ont eu pour conséquence l'anarchie dans l'exploitation des nappes souterraines, et ce, en dépit des alertes récurrentes de l'ANRH. Le wali dira : « Conséquemment à cela, la wilaya de M'sila s'est retrouvée dans la zone rouge, et il est devenu impératif d'y mettre un terme par la mise en place d'un schéma directeur des ressources hydriques. Et l'examen des demandes des autorités de forage se fera au cas par cas avec l'accord préalable de l'ANRH. » Après cinq années de gestion sur fond de bricolage, la situation léguée au niveau de la wilaya n'est pas reluisante. Et l'opération de remise sur les rails de l'administration après sa clochardisation constitue elle-même un programme de grande envergure. Cette situation particulière justifie un tant soit peu cette régression par rapport à la session de l'APW consacrée à la santé. Cette session n'a été en fait qu'une lecture insipide et mécanique d'un rapport qui a consigné l'inventaire de l'infrastructure sanitaire, occultant royalement tout ce qui relève de la santé du citoyen. Alors que la situation épidémiologique n'est pas brillante pour l'ensemble de la wilaya de M'sila, si l'on prend comme référence le secteur sanitaire de M'sila, où il a été enregistré au mois de septembre 2004 723 cas de leishmaniose, 1521 piqûres scorpioniques ayant entraîné la mort de deux personnes et 633 morsures d'animaux, principalement des chiens, dont l'une a entraîné la mort d'une personne après avoir contracté la rage.