Le panorama hideux qu'offre la décharge municipale de Zef-Zef devrait théoriquement disparaître après la mise en service du nouveau centre d'enfouissement technique (CET) classe II, situé dans le même emplacement. Etalé sur plus de 10 ha, le centre qui est assimilé à une décharge intercommunale aura à collecter plus de 100 t/jour de déchets ménagers provenant de sept communes : Skikda, El Hadaïek, Hamadi Krouma, Fil Fila, Bouchtata, Ramdane Djamel et Beni Béchir. Une couverture géographique qui concerne les déchets générés par plus 270 000 habitants. Conçu selon les normes des décharges contrôlées, le CET de Skikda a déjà été inspecté par un bureau d'études allemand. Ce dernier aurait, d'après M. Bouzenad, consultant du bureau d'études qui a eu à réaliser et à suivre les travaux du CET, manifesté sa satisfaction quant aux normes retenues. Le centre actuellement achevé dans sa totalité est composé de plusieurs infrastructures et unités. En plus d'un bloc administratif et d'une loge de gardien, la nouvelle décharge dispose d'un pont-bascule qui aura à quantifier les déchets orientés pour un éventuel enfouissement. Une fois admis, les déchets devront passer par l'unité de tri et de récupération qui comprend deux tapis roulants. Les déchets organiques sont alors admis au casier d'enfouissement et les autres résidus, tels que le bois, le verre et autres matières, seront orientés pour le recyclage. Ce travail de sélection devrait, selon M. Bouzenad, permettre d'amorcer déjà une culture de recyclage au niveau local. Les déchets organiques tractés seront alors mis en décharge dans un grand casier de 1 ha et d'une durée de vie de 15 années. A ce niveau, un compacteur fabriqué, selon les propres normes du CET de Skikda, aura alors à tasser les déchets. En parallèle à ces infrastructures, tous les autres aspects techniques liés à l'eau et au gaz générés par la mise en décharge des déchets organiques ont également retenu l'attention des concepteurs du CET. A cet effet, un système de drainage des biogaz a été mis en place en considérant les coûts, la simplicité et la faisabilité. Selon M. Bouzenad, les gaz brûlés ne devraient poser aucun problème d'ordre écologique. Dans le même contexte des effets sur l'environnement, le CET dispose de deux réseaux d'évacuation. Le premier concerne les eaux pluviales et le second les lixiviats (des acides chargés de polluants) que devrait générer le compactage des ordures. Le CET de Skikda devrait, selon l'inspecteur de l'environnement, être opérationnel bien avant la fin de l'année en cours, puisque le problème posé par l'absence d'une entreprise pour le gérer vient juste d'être réglé. Ainsi, on apprend qu'une entreprise intercommunale formée de l'ensemble des communes concernées vient d'être mise en place. Créée sous forme d'une entreprise publique industrielle et commerciale (EPIC), elle aura donc à trouver déjà les mécanismes administratifs nécessaires qui lui permettraient de gérer au mieux le CET. D'autant plus que le personnel devrait bénéficier d'une formation spécifique au mode de gestion des décharges contrôlées.