Près d'une centaine de jeunes de Zef Zef, une région dépendant administrativement de la commune d'El Hadaïek, a bloqué dans la matinée d'hier le chemin communal reliant Skikda à leur localité située à moins de 5 km. Ils ont érigé des barricades et brûlé des pneus empêchant toute circulation sur le tronçon qui sert d'unique desserte à la décharge de Zef Zef. Toute la collecte d'ordures ménagères de la matinée n'a pas été mise dans la décharge et une importante file de camions s'est constituée le long de cette route. D'après des sources locales, cette bruyante sortie des jeunes de Zef Zef a été motivée par une récente attribution de trente postes d'emploi au sein du centre d'enfouissement technique (CET). Prenant très mal le fait qu'on les écarte de la liste des bénéficiaires, les jeunes manifestants arguent leur colère par le fait qu'ils vivent à côté du CET et qu'ils ont de tout temps subi les retombées de la pollution qu'engendre cette décharge. Certains, pour ne pas dire la majorité, vivaient, il y a à peine trois années, de l'ancienne décharge communale. Ils s'étaient même reconvertis depuis le temps en récupérateurs, en scrutant les moindres parcelles de l'ancienne décharge incontrôlée. Aujourd'hui, alors que des opportunités d'emplois viennent enfin d'être créées dans la région, ils jugent inconcevable qu'on leur refuse un emploi et qu'on préfère plutôt l'attribuer à des jeunes qui viennent d'ailleurs. Ce sont là les raisons de la colère et les ingrédients essentiels des revendications des jeunes manifestants qui auront toute latitude de les faire porter, aussi bien à l'opinion publique qu'aux responsables locaux. D'ailleurs, le président de l'APC d'El Hadaïek s'est rendu auprès des manifestants pour amorcer un dialogue. Il a été suivi par le chef de daïra d'El Hadaïek qui s'est longuement entretenu avec les jeunes et arrivera à les convaincre de lever les barricades. Le maire d'El Hadaïek rapportera que « sur instruction de Monsieur le wali, nous avons convenu de solutionner le problème en procédant à un partage équitable des postes d'emploi ; quinze postes au profit des jeunes de la région et le reste pour les jeunes d'autres localités. Cette proposition a été bien accueillie par l'ensemble des jeunes de Zef Zef qui ont accepté d'ailleurs de lever les barricades aux environs de midi ».