Dans ses statistiques, la direction des affaires sociales de la wilaya indique que 20% de la population de la commune de Annaba, qui compte plus de 350 000 habitants, vit sous le seuil de la pauvreté. Officiellement, elles ne sont que 35 500 familles à être inscrites sur le registre des demandeurs d'assistance. Toutes ces familles n'ont aucun revenu. D'autres, en majorité des familles nombreuses, arrivent à peine à atteindre mensuellement les 8 000 DA. Dans cette situation précaire qui frappe de plein fouet la famille algérienne, des élus de Annaba proposent la distribution du couffin du Ramadhan à partir de la 2e quinzaine du mois sacré. A cet effet, le P/APC de Annaba et l'union des associations des quartiers de la wilaya se sont réunis pour ce mettre d'accord sur le bon déroulement de la distribution du couffin du Ramadhan pour éviter « les dérapages » de l'année précédente. L'on se souvient lorsque Dorbani Ismaïl, le président de l'union des associations de quartiers, avait dénoncé les attributions des couffins à des travailleurs de l'APC de Annaba, alors que ce couffin devait aller nourrir les familles pauvres qui n'ont pas de salaire. En chiffres, l'on parle d'un montant de 25 MDA (millions) pour la commune de Annaba, 7 MDA pour la commune d'El Bouni, 2 MDA pour la commune de Berrahal et 1,5 MDA pour El Hadjar, ce qui représente une enveloppe totale de 48 720 000 DA pour 18 000 couffins, dont 7 000 pour Annaba. Même le ministère de la Solidarité a mis la main à la poche et a dégagé une aide de 3 MDA. C'est dire que l'aide fournie par cette institution durant le Ramadhan au moyen du « couffin du Ramadhan » est véritablement dérisoire. La situation s'est aggravée avec la défection des traditionnels bienfaiteurs et donateurs. La crise économique et la fermeture des sociétés privées sont passées par là. Du côté du Croissant rouge algérien, l'on ne désespère toujours pas de voir arriver les bienfaiteurs avec des camions chargés de denrées alimentaires. Cette année, ils sont 14 restaurants, dont celui du Croissant rouge, qui assurent 700 repas chauds et 100 couffins quotidiennement, en plus d'autres traditionnels bienfaiteurs qui assurent des repas dont le nombre varie de 2 000 à 2 500/jour. Devant cette structure de bienfaisance, se bousculent quotidiennement des femmes, des enfants et des hommes. Tous attendent la distribution du f'tour composé de chorba, un plat de résistance, salade et des fruits. Contrairement aux précédentes années, les stocks ne sont pas bien fournis. Des jeunes filles et garçons bénévoles du CRA arpentent régulièrement les couloirs des entreprises publiques et privées à la recherche d'une aide financière ou matérielle.