Opérer des bouleversements dans le tourisme, un secteur prisonnier jusqu'à une date récente d'immobilisme et en totale inadéquation avec ses propres exigences, n'est pas une sinécure. Plus difficile est sa promotion à Souk Ahras où tout est injonctions, réticences et fatalisme. Dans son rapport, présenté lors de la deuxième session de l'APW, la commission de la jeunesse, des sports et de la culture, dépendant de la même instance élue, a brossé un bilan positif sur la gestion du secteur du tourisme dans cette wilaya. Les résultats d'un travail d'information et de sensibilisation qui, depuis plus de trois années, met en relief la richesse et la diversité des sites historiques, les vertus incommensurables de sa faune et sa flore, les spécificités de son climat et l'hospitalité de la population de Souk Ahras ont figuré dans un programme concocté par la direction responsable pour sortir le secteur de sa torpeur, tel que résumé par les membres de la commission dans l'esprit du texte. La mise en application d'un programme de formation de guides touristiques, d'hôteliers, de cuisiniers et autres, en collaboration avec des instituts spécialisés et les CFPA (centres de formation professionnelle) fait partie de l'amélioration qualitative du personnel. L'attribution par le ministère de tutelle d'une enveloppe financière de 200 000 DA au profit de l'office communal du tourisme, la création de 4 agences d'accueil et d'information dans les daïras de M'daourouch, Heddada, Sédrata et Souk Ahras, l'intensification de l'initiation à l'outil informatique et aux langues étrangères chez les employés de la direction, le recrutement de 6 universitaires et les visites régulières et inopinées des hôtels sont autant d'efforts consentis par le secteur. Le lecteur du rapport a, toutefois, relevé une foultitude de contraintes qui brident encore son développement. Le manque flagrant en hôtellerie et autres structures d'accueil, malgré les tentatives de réhabilitation des deux hôtels classés, le Medjerda et le Sidi Messaoud, l'absence d'assiettes foncières destinées à l'investissement dans le domaine, le manque de moyens financiers, l'insuffisance de l'implication du mouvement associatif pour la sauvegarde et la promotion du patrimoine de la région et l'absence d'une culture touristique aussi bien chez la population que chez les investisseurs locaux sont autant d'entraves répertoriées par la commission précitée. Nous lisons ceci dans la conclusion du rapport de l'APW : « Nous devons être, autant que la direction du tourisme, conscients de l'apport de ce secteur pour le développement économique de notre wilaya. Nous invitons tous les professionnels, les opérateurs et la société civile à faire preuve d'une meilleure implication ».Avec un rapprochement direction du tourisme élus locaux, le glas sonnera, peut-être pour le fatalisme, les réticences et les injonctions. Souk Ahras est à 50 km d'un pays qui doit au tourisme tout son essor économique. Plus d'un million de touristes algériens y ont été accueillis cet été.