L'OPGI, la Protection civile et récemment la direction du commerce connaissent depuis peu des contestations internes, où des travailleurs affichent d'une manière crue leur refus de certaines démarches entreprises par leurs responsables hiérarchiques. Dans ces trois directions, le temps n'est désormais plus aux accolades, et la guerre des pétitions fait rage depuis des mois. Les 31 signataires d'une doléance écrite, adressée au ministre du commerce, sérient un chapelet d'accusations à l'encontre du directeur du commerce, allant de l'humiliation des employés jusqu'à la marginalisation du personnel, en passant par les nominations de complaisance dans les postes stratégiques, les mutations arbitraires et les lenteurs constatées dans les promotions. Dans leur correspondance (copie remise à El Watan), les contestataires insistent sur le climat de tension qui y règne, et se déclarent décidés à orienter leur mouvement de protestation vers l'escalade. Approché par nos soins, le responsable en question qualifie ce mouvement de « non-évènement », et impute cette grogne à l'application du nouvel organigramme qui dérange, d'après ses déclarations, des intérêts personnels de quelques mécontents dont certains prétendants à des postes supérieurs, déclarant ceci : « Notre direction, qui s'implique de manière efficace dans le développement local de la wilaya, ne saurait prêter attention aux accusations gratuites motivées par l'arrivisme professionnel et mues par des arrière-pensées claniques. Nous nous comportons en responsables et représentants de l'Etat pour veiller à l'application des directives et orientations de notre tutelle ». S'agissant des rapports de l'administration avec les employés, le même responsable dira n'avoir eu vent d'aucune contestation jusqu'au jour de la publication de leurs doléances par voie de presse. « Aucun antécédent n'a entaché cette relation depuis mon installation à la tête de cette direction », a-il-souligné, avant de renchérir : « L'application de l'organigramme doit s'effectuer, et la nouvelle politique de la DCP favorisera la performance quelles que soient les réactions. Pour ce faire, nous avons déjà renforcé nos effectifs par la création de 24 postes, et favorisé le recrutement des universitaires à travers nos différents services. Les promotions prévues pour l'ensemble du personnel ne tiennent compte ni des privilèges ni des affinités personnelles ». Abondant dans le même sens, il critiquera de manière allusive l'écrit « subjectif d'une certaine presse, impliquée de manière préjudiciable dans cette affaire ». La Protection civile est l'autre secteur mis à mal à cause d'un climat de suspicion qui règne depuis des mois entre l'administration et un groupe qui voit autrement les rapports de celle-ci avec les agents. L'attribution imminente de neuf logements de fonction a été la goutte qui a fait déborder le vase. Les contestataires dénoncent, à travers une pétition dont une copie a été remise à El Watan, la manière avec laquelle ont été étudiés les dossiers. Certains parmi leurs collègues, proposés pour cette attribution, seraient propriétaires, d'après la même correspondance, de logements et de lots de terrain. Le premier responsable du secteur précisera à ce sujet que la circulaire de la direction générale limite les conditions d'attribution, qui ont été scrupuleusement respectées par la commission d'étude avec laquelle siège l'un des représentants des travailleurs. Il ajoutera : « Tout agent se sentant lésé peut introduire un recours, qui sera pris en considération par nos services ». Même son de cloche chez certains employés de l'OPGI, dont quelques-uns demandent carrément l'ouverture d'une enquête sur la gestion des ressources humaines au sein de l'office, pour mettre au jour une foultitude d'anomalies liées au recrutement, aux promotions et aux sanctions arbitraires. Le même canevas de doléances a regroupé les points suivants : le recours à des nouvelles recrues en fin de carrière, les promotions dans des postes d'encadrement au gré des humeurs, le surplus de gardiens et le non-respect des textes et correspondances de la tutelle, notamment ceux relatifs au recrutement des cadres et à l'absence de dialogue entre employeurs et employés. Encore une fois, nous avons vainement tenté de prendre attache avec le directeur de l'office, qui était « en mission ». Ces frictions, dues à un enchevêtrement entre raison d'Etat et préalables de carrière pour le premier cas, contestation coutumière et prévisible après chaque attribution de logements pour le cas de la Protection civile et bateau à plusieurs timoniers dans le cas de l'OPGI. Ce dernier admet, semble-t-il, les injonctions, l'ingérence et le cumul de prérogatives chez des responsables de seconde zone. La gestion des ressources humaines à Souk Ahras - et probablement ailleurs - oscille entre rigidité provocante et réticence dans la prise de décisions courageuses, dans un sens comme dans un autre, loin des conseillers, des spéculations fatales. Visible grain de sel, avec les compliments des partisans de la « synchronisation » et les recalés de la politique.