Le bilan du plan Delphine a été présenté, mercredi dernier, par le commandement de la Gendarmerie nationale de Chéraga. Seul constat fait par le colonel Zeghida Djamel, chef de division de police judiciaire ; la criminalité organisée a connu durant la saison estivale écoulée un rebond, en comparaison avec la même période de l'année 2007. La hausse n'a pas touché seulement les affaires liées à la police judiciaire où 24 712 affaires ont été traitées et 3398 personnes arrêtées, soit une hausse de 93%, mais aussi celles liées à la police administrative. Quelque 9905 affaires ont ainsi été traitées et 337 personnes interpellées, soit une hausse de 459% par rapport à la même période de 2007 (1773 affaires). Même constat en matière de police de la route où pas moins de 2991 accidents ont été constatés, occasionnant 409 morts (364 en 2007) et 5157 blessés. « Les accidents ont une connu une réelle hausse durant le mois d'août, avec un taux de 38% de leur nombre durant toute cette saison », précise le colonel Zeghida. Les wilayas les plus touchées sont Alger (394) qui s'adjuge ainsi la première place, talonnée de près par Oran (374), Tipaza (279), Mostaganem (263), Tlemcen (257) ou encore Chlef (224). Pas moins de 80 418 procès-verbaux ont été dressés à l'occasion par les darkis, alors que quelque 4103 personnes ont été arrêtées. Reste que l'origine des accidents de la circulation reste la même : l'homme. Les causes des accidents sont l'excès de vitesse, les dépassements dangereux, le défaut de maîtrise et aussi la négligence des piétons. Les jet-skis ont également participé à noircir le tableau. Pas moins de 7 accidents corporels ont été constatés sur les plages d'Alger, d'Oran et de Aïn Témouchent, occasionnant des blessures à 7 baigneurs. Spécificité pourtant cette année, le dispositif mis en place par la Gendarmerie nationale sera maintenu avec toutefois quelques aménagements. « La fin de la saison estivale a coïncidé avec le début du mois de Ramadhan », poursuit le chef de division de police judiciaire, obligeant ce corps d'élite de l'armée à reconduire le dispositif. Ainsi, quelque « 70% des forces engagées durant la saison estivale seront redéployées, les 30% restants, constitués de stagiaires, rejoindront par contre leur école ». Seule parade contre la hausse de la criminalité, la mise en œuvre de nouveaux dispositifs ou encore la prise en charge effective des éléments. Anecdote : « Les éléments engagés aux frontières ont été équipés de toutes les commodités, s'enorgueillit le colonel. Grandayzer, c'est le nom qui leur est collé par leurs homologues des pays voisins du fait qu'ils disposent de tout l'attirail nécessaire. » Le colonel Abderrahmane Ayoub, directeur de la communication, ne s'est pas gêné par ailleurs pour s'en prendre à « une certaine presse » : « Des journaux sont devenus des tribunes pour le GSPC. Ils ne sont pas conscients de tous les torts qu'ils causent aux troupes engagées dans la lutte antiterroriste, démoralisées par ce genre d'informations colportées par quelques titres. » « 83% de couverture sécuritaire du pays » C'est en 2010 que sera assurée totalement la couverture sécuritaire du territoire national. Tel est l'engagement pris par la Gendarmerie nationale. Le besoin s'en fait sentir dans plusieurs régions. A Mostaganem, le dispositif a été levé et ce n'est qu'après les sollicitations des citoyens qu'il a été reconduit. Le critère pris en compte a trait en partie la densité et la spécificité de la population. « L'installation d'une brigade par commune n'est réalisée que dans certaines communes, alors que d'autres connaissent un surnombre comme c'est le cas à Bouchaoui. Les Dunes (Chéraga) verra une autre brigade ouvrir dans quelques jours », insiste M. Zeghida, en affirmant que l'objectif voulu par les services de la gendarmerie est de rehausser le sentiment de sécurité. « Nous sommes aux frontières du pays, mais aussi sur les axes routiers, mais notre engagement est perceptible aussi dans les agglomérations », poursuit-il, en assurant que de nouveaux systèmes seront mis en œuvre, telle la vidéosurveillance. « C'est en temps opportun que seront connues nos mesures. Nous en parlons lorsqu'elles seront effectives », dira pour sa part le colonel Ayoub.