Et comme un malheur n'arrive jamais seul, la criminalité ne cesse d'augmenter elle aussi à l'échelle nationale. Jamais depuis l'Indépendance du pays, la société algérienne n'a atteint un seuil d'alerte aussi dangereux en termes de trafic de stupéfiants. Trente tonnes de stupéfiants ont été saisies à travers le territoire national durant l'année 2008. Pour illustrer l'extrême gravité du phénomène, voyons ce chiffre: de janvier à février 2009, pas moins de 4,7 tonnes de stupéfiants ont été saisies. «Un peu moins de cette quantité a été saisie durant toute l'année 2007», a indiqué hier, le chef de la division de la police judiciaire relevant de la Gendarmerie nationale, le colonel Zeghidi Djamel lors d'une conférence de presse animée à Alger pour présenter le bilan de l'activité de police judiciaire de la Gendarmerie nationale en 2008. Si l'activité des narcotrafiquants prospère, c'est parce qu'il y a des consommateurs, c'est parce qu'il y a une demande, c'est parce que la jeunesse algérienne est consommatrice de drogue, de stupéfiants et de psychotropes... Le colonel Zeghidi a souligné que cet accroissement significatif des saisies a été obtenu «grâce à la vigilance et au renforcement des unités de la Gendarmerie nationale à travers tout le pays». Il a relevé que l'Algérie, qui était un pays de transit de la drogue, est devenue désormais un pays de «fixation» pour les narcotrafiquants, faisant remarquer que près de 5 tonnes de kif traité ont été déjà saisies depuis le début du mois de janvier 2009. Le colonel Zeghidi a précisé que la plupart des saisies ont été opérées dans les wilayas de Béchar, Tlemcen et Batna. Et comme un malheur n'arrive jamais seul, la criminalité ne cesse d'augmenter elle aussi à l'échelle nationale. Pas moins de 4452 actes criminels, de toutes natures, ont été recensés en 2008. Cela représente une hausse de 14% par rapport à l'année 2007 (35.203 actes). Les infractions se multiplient et les arrestations aussi. Démonstration: «Les services de la Gendarmerie nationale, notamment la police judiciaire, ont procédé à l'arrestation de 57.410 personnes durant l'année 2008, soit une hausse de 24% par rapport à 2007 où il y a eu 46.231 arrestations», a indiqué le colonel Djamel Zeghida, chef de la division de la police judiciaire, lors d'un point de presse qu'il a animé, hier, au siège du commandement de la Gendarmerie nationale sis à Chéraga, sur les hauteurs d'Alger. Le trafic de stupéfiants est une activité qui se développe à un rythme révélateur sur l'état de décomposition dans lequel se trouve la société. Selon l'orateur: «Les services de la Gendarmerie nationale ont eu à traiter 2 980 affaires de trafic de stupéfiants contre 2557 en 2007, soit une hausse de 17%.» Les chiffres ne souffrent aucune ambiguïté. A l'heure où l'économie nationale est appelée à faire face aux vicissitudes de la crise économique mondiale, les actes criminels qui touchent les carburants et les produits de large consommation, ont enregistré, en 2008, une hausse de 33% par rapport à l'année 2007. La preuve par les chiffres. Nonobstant les actes criminels énumérés, le nombre d'affaires, liées à l'atteinte à l'économie nationale, constatées en 2008, est de 132 contre 99 en 2007. La contrebande n'est pas en reste. Cette activité a nécessité l'intervention des services de la Gendarmerie nationale à 4332 reprises durant l'année écoulée. Cela représente une hausse de 10% par rapport à 2007 ou les gendarmes ont effectué 3922 interventions dans le même registre de criminalité. Par ailleurs, M.Zeghidi, évoquant la problématique de l'émigration illicite a indiqué: «Une loi a été adoptée. Notre devoir consiste à appliquer les lois et à veiller à leur respect. Cependant, doit-on considérer la personne interceptée dans le cadre de ce que l'on appelle les harraga comme une victime qui a besoin d'être orientée ou une personne qui doit être tenue responsable de son acte?». La question mérite d'être débattue.