Les professionnels du secteur ont exprimé de nombreuses doléances avant d'obtenir gain de cause l La facture des intrants s'élève à plus de 30 milliards de dinars. Les produits entrant dans la fabrication des aliments de bétail (maïs, tourteau et luzerne) seront exempts de TVA, et ce pour une période allant de la promulgation de la loi de finances complémentaire 2008 au 31 décembre 2009. Cette mesure prise par les pouvoirs publics vise, selon K. Djabri, ingénieur en aménagement rural, à aider au développement des productions animales par l'allégement des coûts de production. Une mesure qui permettra aussi aux éleveurs l'accès aux intrants, dont le coût sur le marché mondial ne cesse de prendre des envolées. Les doléances émises à l'adresse des plus hautes autorités du pays par les professionnels des productions animales, de Annaba et d'ailleurs, semblent avoir trouvé une oreille attentive. En effet, lors d'une réunion tenue à Oran en janvier 2008, ils avaient pointé du doigt le très contraignant régime fiscal et douanier appliqué dans le cadre de leurs activités. Pour rappel, la réunion à laquelle avaient pris part les professionnels du secteur de toutes les régions du pays, s'est traduite par une forme d'interpellation du gouvernement à consacrer, dans la future loi de finances complémentaire 2008, l'alignement des droits de douane de toutes les matières premières à 5%. Ils avaient également appelé à la réduction de la TVA de 17 à 7%, aussi bien pour les matières premières que pour les aliments composés, afin de sauver les petits éleveurs de la faillite. K.Djabri explique ceci : « Il faut savoir que la TVA et les droits de douane applicables aux tourteaux de tournesol, d'arachide et de coton sont respectivement à 17 et 30 % actuellement. Les intervenants sur le marché de l'élevage et de la production animale ont lourdement subi les retombées d'une conjoncture des plus difficiles, marquée par la flambée vertigineuse des cours mondiaux des céréales et des oléagineux entrant dans la fabrication de l'aliment du bétail qui se sont à leur tour répercutés sur les coûts des productions animales, notamment pour la filière volaille » Ainsi, pour les producteurs-éleveurs de Annaba, même si elle est temporaire, l'exemption de la TVA sur les produits entrant dans la fabrication des aliments de bétail est telle une bouffée d'oxygène. L'enjeu est aussi non des moindres quand on sait que la filière volaille algérienne importe 1,2 million de tonnes de maïs et 800 000 tonnes de tourteaux de soja. Une facture qui s'élève à plus de 30 milliards de dinars, appelée à s'alourdir davantage vu l'évolution enregistrée ces derniers temps sur le marché mondial. La région de Annaba demeure la plus absorptive de ce flux annuellement importé.