Depuis ces derniers temps, les habitants de Annaba ont finalement pu boire une eau incolore et inodore. Ils ont, des jours durant, bu et utilisé en cuisine une eau « saumâtre » avec un arrière-goût de terre et de laquelle se dégageait une désagréable odeur. « Le traitement par suradjonction du charbon actif a nettement amélioré la qualité de l'eau. Certes, l'eau distribuée ces derniers temps est de mauvaise qualité organoleptique, mais ce n'est nullement par défaillance ou négligence de nos services. La hausse de la température favorise la prolifération des algues au niveau des eaux de surface et des barrages. C'est un phénomène tout às fait naturel. En plus, le niveau du barrage de Mexa, à partir duquel est alimentée Annaba, a sensiblement baissé, d'où l'arrière-goût de terre ou de vase ». C'est ce qu'a indiqué un cadre de l'Algérienne des eaux (ADE). Il a, par ailleurs, tenu à démentir les informations selon lesquelles plusieurs cas d'intoxication enregistrés dans la wilaya de Annaba seraient dus à la mauvaise qualité de l'eau. « Je tiens à ce que le consommateur soit rassuré, la qualité de l'eau était certes de mauvaise qualité mais elle n'altère en aucun cas sa santé. L'eau que l'on boit passe par plusieurs tests de laboratoires, aussi bien les nôtres que ceux des services de la santé ». En outre, depuis juin 2008, l'ADE, zone de Annaba est passée sous la coupe de la société mixte algéro-allemande Seata. Cette dernière est née d'un partenariat entre l'ADE et Gelsenwasser, le leader allemand en distribution d´eau potable et en collecte, traitement et évacuation des eaux usées. « Depuis juin 2008, la gestion de la zone de Annaba est du ressort de la Seata. Ce n'est plus l'ADE zone Annaba qui a la charge de gérer l'eau. Nous avons seulement les wilayas d'El Tarf, Skikda et Guelma. Qu'on cesse de nous incriminer », explique notre interlocuteur. Selon d'autres sources sûres, la gestion déléguée de l'eau sera effective à partir du début de l'année 2009, car, actuellement, le partenaire allemand serait en phase de diagnostic. « Le Groupe Gelsenwasser a une méthode de gestion très tatillonne. Actuellement, il est en train de diagnostiquer les ouvrages et de mieux connaître le potentiel humain. Nous avons trouvé en lui le partenaire idéal pour nous permettre d´élargir de façon significative le champ de nos activités sur le marché de l'eau. Il détient le savoir-faire et l´expérience en distribution d´eau potable et en collecte, traitement et évacuation des eaux usées, y compris dans des communes de tailles importantes. Ce qui est le cas de Annaba et de ses 12 communes », souligne la même source. Rappelons que cette démarche, soit la gestion déléguée de l'eau, s'inscrit dans la stratégie de développement du service de l'eau pour qu'il soit plus performant et plus en phase avec les exigences d'une gestion moderne, efficace et rationnelle. Pour ce faire, le ministère des Ressources en eau a entamé, avec l'apport de la Banque mondiale, un diagnostic précis sur le secteur avec comme cadre institutionnel la loi-programme 2004-2008. Cette dernière, dotée d'une enveloppe de 1,5 milliard de dollars pour les cinq années à venir, vise essentiellement la sécurisation de l'alimentation en eau des populations aux moyens modernes de gestion. Dans cette perspective, l'Algérie a opté pour l'affermage de la gestion déléguée de l'eau et de sa distribution concernant les quatre grandes villes : Alger, Oran, Annaba et Constantine.