Elles vous ont piqué, mordu, électrifié, brûlé alors que vous faisiez gentiment quelques brasses dans le bleu méditerranéen, pas de panique, les méduses ne sont pas mortelles. Mauvaise nouvelle : elles sont là pour longtemps. Du moins, c'est ce que semble affirmer l'ensemble de la communauté scientifique mondiale et principalement les chercheurs du pourtour méditerranéen qui accuse le réchauffement climatique, au point où il est prédit le doublement de la population de méduses pour 2020. A ce rythme, on finira avec une méduse par baigneur mais le problème est pris au sérieux dans l'ensemble des villes touristiques de la Méditerranée. D'ores et déjà, les plages espagnoles ont arboré un nouveau drapeau avec méduses bleues sérigraphiées sur fond blanc pour avertir le public du danger. En 2006, des chercheurs avaient constaté que les méduses étaient plus nombreuses que les poissons le long des côtes namibiennes dans l'Atlantique Sud. Au Japon, depuis quelques jours, on a découvert un nouveau type de méduses géantes de 200 kg qui peuvent allonger leurs tentacules jusqu'à 35 m. C'est toute la biodiversité qui est en péril, puisque ce carnivore qui brise les filets de pêche a décimé le poisson. Plus près de nous, en Méditerranée, la méduse qui fait parler d'elle est la pelagia noctiluca. Translucide, oscillant entre le bleu et le rosâtre, cette méduse de 10 cm de diamètre est particulièrement urticante et ses tentacules sont très extensibles. La nuit, elle remonte à la surface pour se nourrir et vogue en fonction du courant marin pouvant conduire des milliers d'espèces sur le littoral.Tous les spécialistes s'accordent à dire que l'apparition de méduses répond à un rythme cyclique. Un cycle qui perdure En fait, les populations de pelagia noctiluca augmentent tous les 12 ans, mais une prolifération peut se manifester si les conditions idoines sont réunies : déficit de la pluviométrie et hausse de la température de l'eau et de l'air. Un cycle qui risque de perdurer dès lors que le réchauffement de la planète n'est pas freiné, c'est sans compter sur la disparition en masse des tortues et des dauphins qui sont les principaux prédateurs de la méduse. La surpêche, tant décriée du thon en Méditerranée, a également profité à la méduse dont il constituait le principal prédateur. Aujourd'hui, elle se nourrit des œufs et des larves de ses principaux prédateurs, anéantissant ainsi les chances de réduire sa population. En Espagne, les autorités ont réintroduit les tortues afin de revenir à un équilibre du biotope. En Algérie, la situation n'est pas connue ou étudiée, mais le phénomène est présent. Les vacanciers se sont plaints des méduses sans qu'aucune mesure n'ait été prise pour les protéger. Pourtant, la question risque de se poser avec cuitté, dès lors que l'Algérie se veut être une destination touristique.