Cette cité semble être maudite, elle qui promettait d'être la plus belle d'El Khafdji avec ses jolis logements individuels bien agencés. Les vices de construction, les perturbations électriques et à présent les coupures d'eau motivent une protestation dont le ton monte à la cité des 300 Logements AADL de Ouargla dont un comité s'est regroupé au début de la semaine devant le château d'eau de la nouvelle ville d'El Kafdji pour réclamer le rétablissement de l'eau dans la cité. Peu après la prière des taraouihs, les habitants ont pris contact avec le gardien du château d'eau demandant son intervention immédiate pour alimenter leur foyer en l'eau. La rentrée scolaire n'a pas pu se faire normalement. Les protestataires ont été encadrés par les services de la police urbaine du quartier qui ont proposé de convoquer le chef d'agence de l'Algérienne des eaux d'El Khafdji afin de clore l'incident. Hélas, ce dernier a refusé de se déplacer dans la périphérie de la ville pour écouter les doléances de ces pères de famille exaspérés par les pannes chroniques de pompe qui, selon les explications données, sont dues aux perturbations d'électricité durant l'été. Les coupures d'eau qui se poursuivent depuis le début de l'été sont d'une fréquence intenable qui relève de la pénurie pouvant facilement aller jusqu'à quatre jours. Le dit chef d'agence, venu sous la menace, a conseillé au groupe de s'adresser à sa hiérarchie pour régler ce problème qui le dépasserait. M. Babi explique la coupure par : « Quand le réservoir qui alimente toute la nouvelle ville d'El Khafdiji se vide, l'ADE ferme la vanne qui alimente la cité AADL qui compte peu d'habitants par rapport au reste des quartiers qui se trouvent dans une pente et sont pourvus quotidiennement en eau. » Et d'ajouter : « Les vices du réseau d'alimentation en eau potable de cette cité sont tels que les fuites sont trop importantes. » Ironie du sort, le château d'eau en question surplombe la cité AADL que l'ADE sacrifie chaque jour. Cette cité semble être maudite, elle qui promettait d'être la plus belle d'El Khafdji avec ses jolis logements individuels bien agencés. Les bénéficiaires ont tôt fait de désenchanter au lendemain de la remise des clés voyant l'état des lieux et la qualité des travaux qui ont même été filmés par une équipe de l'ENTV. Le reportage qui avait défrayé la chronique n'a toutefois donné lieu ni à une amélioration de l'intérieur car les habitants pressés par le temps ont été obligés de financer eux-mêmes les travaux de réfection et encore moins de l'extérieur. La cité n'a en effet bénéficié d'aucun aménagement extérieur. Elle prête le flanc à une montagne de sable et aux amas de déchet de chantiers l'entourent de partout et avec l'absence chronique d'éclairage public, les coupures d'eau et les perturbations d'électricité à l'heure du f'tour ; toutes les raisons sont bonnes pour organiser la protestation qui gronde depuis plusieurs mois.