Né en 1939 à La Casbah d'Alger, il quitte le lycée en mai 1956, suite à l'appel du FLN à la grève des étudiants. Il aurait appris son métier auprès de Tahar Hannache qui s'attachait à former de jeunes Algériens au sein de la station locale de l'ORTF. Il rejoint le maquis avec d'autres techniciens, victimes de la purge dite de la « bleuïte », et dont il sera le seul rescapé (voir Arts & lettres du 7 février 2008). Arrêté, il passera le reste de la guerre en prison. A l'indépendance, il entre à la RTA (Radio télévision algérienne, aujourd'hui ENTV) dont il est un des pionniers. Il rejoint l'Entreprise nationale de production audiovisuelle (ENPA) à sa création en 1986 et, lors de sa dissolution en 1998, retourne à la télévision. Mais c'est au cinéma qu'il se distinguera, devenant au fil des ans le meilleur directeur de la photo en Algérie et un des meilleurs au monde, de l'avis de nombreux professionnels. Sur le petit écran, il a signé l'image du fameux feuilleton L'incendie (1974) de Mustapha Badie, du grand téléfilm L'épopée de Bouamama (1983) de Benamar Bakhti et réalisé son seul film, Le silence des cendres (1963) tiré du roman de Kaddour M'hamsadji. Le réalisateur Mohamed Lakhdar-Hamina lui a confié Vent de sable (1982) et La dernière image (1986) où sa photographie de l'univers saharien a été saluée comme une performance. Il a assuré également la photo du film Automne, octobre à Alger (1993) de Malik Lakhdar-Hamina, fils du précité. On peut relever dans sa riche filmographie : La nuit a peur du soleil (1965) de Mustapha Badie, Les enfants de Novembre (1975) de Moussa Haddad, L'héritage (1975) de Mohamed Bouamari, Aziza (1980) d'Abdellatif Ben Ammar (rare coproduction algéro-tunisienne avec Mohamed Zinet et l'actrice libanaise Yasmina Khlat), Les portes du silence (1987) d'Amar Laskri et Elli fat mat (1989) de Michel Such. On lui doit aussi, quelque mois avant son décès, la photo de L'ombre de la ville (2000) du libanais Jean Khalil Chamoun et Père (2000) de Naguel Belouad dont il n'a pu achever le tournage. Sa forte relation professionnelle et humaine avec le réalisateur Rachid Bouchareb a donné le jour à Cheb (1991), L'honneur de ma famille (1998), Poussières de vie (1994), nominé aux Oscars (meilleur film étranger), et Little Senegal (2000), dédié à sa mémoire et dont il avait assuré toute une partie. En juillet 2000, Youcef Sahraoui est victime d'une crise cardiaque. En 2008, l'association Lumières d'Alger lui a consacré un bel hommage conjoint avec son distingué collègue Rachid Merabtine, tous deux sujets d'un documentaire-hommage de Nabil Hadji.