Assirem (espoir), association de non-voyants renferme, plus d'une centaine d'adhérents. « Les APC de la daïra de Béni Yenni trouvent toujours un alibi pour nous fermer la porte au nez : l'APC de Béni Yenni se dit déficitaire, celle de Yatafen demeure encore sans assemblée. Il n'y a que l'APC d'Iboudraren qui nous a été d'un secours en nous offrant, entre autres, unordinateur. Il me semble que nos élus ne s'imprègnent pas du droit à la subvention des associations actives. Nous projetons de faire une virée vers la capitale pour glaner quelques aides çà et là et nous faire entendre par les différentes instances supérieures : solidarité, douane, santé…, mais nous ne pouvons pas nous payer le luxe de nous déplacer », déclare Ahmed Saïd, président de l'association. Par ailleurs, la première contrainte réside dans le manque de local adéquat. Les membres de l'association travaillent dans les pires conditions : en hiver, rester dans un petit bureau exigu à l'intérieur de l'espace culturel Mouloud Mammeri, relève d'un sacrifice, en été, l'espace abrite souvent des activités culturelles où les membres doivent céder l'endroit aux autres. Récemment, les non-voyants ont reçu une psychologue affectée par la wilaya mais ne dispose pas de moyens pour se déplacer dans les villages ciblés. Cependant, malgré le manque de moyens, « nous avons réussi à arracher quelques handicapés anonymes qui vivaient de la misère où ils vivotaient. À titre d'exemple, la scolarisation d'un enfant de 11 ans à l'école de Boukhalfa », confie notre interlocuteur. A en croire les membres du bureau, il existe des handicapés (non-voyants) qui n'osent pas sortir de l'anonymat et de la loi du silence en acceptant leur « destin » comme un tabou à ne pas divulguer, notamment chez les filles. Et pourtant le président est lui-même un non-voyant actif et responsable d'une famille et d'une association de 121 membres.