Les marchés de la « Coquette » et ses principales rues commerçantes enregistrent, ces derniers jours, une animation peu habituelle. Les ménages dont les bourses sont réduites à leur portion congrue, font l'ultime sacrifice pour tenter de satisfaire les caprices de leurs enfants trop exigeants. Le rush sur les commerces de l'habillement ne signifie pas que les prix sont attractifs, loin s'en faut. Tout le monde, ou presque, se rabat sur les produits chinois pour leurs prix abordables, ceci quand bien même, et tout le monde aussi en convient, la qualité reste la grande absente. D'aucuns pensent qu'il ne faut d'ailleurs pas se leurrer de nos jours sur la qualité, notamment dans le textile où la contrefaçon fait rage. Pratiquement, ce sont tous les commerces de la ville qui exposent des produits contrefaits affichant toutefois des prix qui dépassent tout entendement. Sur ce registre, Annaba est d'ailleurs connue pour les pratiques commerciales illicites des marchands qui ne respectent pas le minima des règles d'éthique qu'impose la profession. La spéculation sur les prix, la pratique du fardage, et la fraude sur le poids, tout est permis pour faire « la bonne affaire ». Ni le mois de Ramadhan, ni le caractère sacré des fêtes religieuses ne font reculer cette « race » de commerçants sans scrupules. Et toutes les occasions sont bonnes pour que le consommateur soit le dindon de la farce. A la veille de l'Aïd El Fitr, la bourse du consommateur aiguise tous les appétits, les marchés parallèles se réinstallent à chaque coin de rue et beaucoup de jeunes livrés à l'oisiveté deviennent commerçants. Les trottoirs troquent leur vocation originelle pour faire office de vitrine à ce grand bazar à ciel ouvert que redevient la ville des jujubiers. Le marché des fruits et légumes aussi attend de pied ferme le citoyen pour réajuster les prix et achever ainsi son pouvoir d'achat, déjà réduit à sa plus simple expression.