Le traitement des hémophiles devrait connaître bientôt une amélioration significative en Algérie grâce au kogenate, un médicament qui a fait ses preuves à travers le monde après vingt années d'utilisation. Berlin (Allemagne). De notre envoyée spéciale Le laboratoire allemand Bayer Shering Pharma, qui produit exclusivement le kogenate, est sur le point de déposer, selon ce que nous ont confié les responsables du laboratoire pour l'Algérie et le Maghreb, une demande d'autorisation de mise sur le marché auprès du ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière. Avec l'administration de ce médicament anti-hémophilique « recombinant », c'est-à-dire issu du génie génétique et non pas dérivé du plasma sanguin, les risques de contamination des malades et de rejet sont amoindris, voire annulés, selon les avis que nous avons pu recueillir lors d'un congrès médical consacré aux progrès enregistrés dans le domaine de la lutte contre l'hémophilie organisé du 18 au 21 septembre à Berlin. On compte en Algérie actuellement quelque 1600 malades recensés par l'Association algérienne des hémophiles, mais ils seraient plus de 3000 à souffrir de cette maladie génétique orpheline qui touche – sauf cas très rares – les garçons et qui se caractérise par une grave insuffisance dans la coagulation du sang. L'hémophilie, qui est causée par un défaut de production d'un agent de coagulation – le facteur VIII (hémophilie A) et le facteur IX (hémophilie B) –, peut être à l'origine de handicaps graves pour les patients. Actuellement, en Algérie, le traitement consiste à administrer le facteur coagulant manquant aux patients à partir de plasma de donneurs de sang pour traiter les hémorragies. Les traitements très contraignants sont administrés le plus souvent par les patients eux-mêmes, par voie intraveineuse, plusieurs fois par semaine pour arrêter le saignement en curatif ou l'éviter en prophylaxie, c'est-à-dire à titre préventif. Dans le domaine de la recherche, le laboratoire Bayer Shering Pharma est actuellement en train d'améliorer la prise en charge par le kogenate en vue d'arriver à une seule injection par semaine pour améliorer le confort des malades. Un produit à administration orale est par ailleurs envisagé et les essais en cours sont prometteurs, notent les chercheurs, qui se sont relayés lors du congrès de Berlin pour faire part des avancées dans le domaine de la prise en charge des malades.