« C'est une mauvaise gestion de la ville » affirme d'emblée M. Morsli Bouayad, président de l'association de sauvegarde et de protection de l'environnement de la wilaya de Tlemcen. « Le marché couvert, créé en 1905 en plein cœur de la Kissaria, est aujourd'hui une véritable décharge publique, un endroit propice à tous les vices, vols, agressions… » Construit à une époque où Tlemcen comptait le 1/10è de la population d'aujourd'hui, le marché, véritable qibla des Tlemceniens, gagnerait à s'étendre. « On est bien en train de ravaler les façades, carreler les trottoirs, peindre les murs, pourquoi ne pas agrandir le marché et le moderniser ? Tout se clochardise dans les environs, à Blass El Khadem et à Madress, les lieux sont devenus méconnaissables avec leurs immondices et les commerces informels exercés à même le sol… Où sont les élus ? » C'est une sonnette d'alarme que tirent les écologistes de l'ASPEWIT. « Et quand les élus ont l'heureuse idée de brûler les déchets, ils le font malheureusement devant des arbres centenaires ». M. Bouayad dénonce aussi la cession du parc communal à une entreprise privée pour, semble-t-il, une promotion immobilière. « Pourquoi le béton, toujours le béton, cet espace situ près de la gare ferroviaire aurait pu servir aux jeunes, pour une braderie ou tout simplement de refuge en cas de sinistre… On devrait penser à tout, à l'instar des grandes nations. » Et puis, et il fallait en parler. « Où sont les vespasiennes, peut-on imaginer une grande ville comme Tlemcen sans toilettes publiques ? » et de s'interroger, « à quoi sert une assemblée populaire communale ? » Pas seulement à installer des urinoirs, mais à s'occuper de tous les secteurs pour améliorer le cadre de vie de la population.