C'est peut-être ubuesque, mais la beauté et la laideur peuvent faire bon ménage. Un paradoxe qui fait la réalité à Tlemcen. Une ville qui s'enlaidit par endroits, malgré sa splendeur et ses projets de haut standing qui font d'elle l'une des cités les plus belles à l'échelle nationale. « Nous sommes à la veille de la célébration de la Journée mondiale de l'Environnement, mais tout n'est pas beau », affirme d'emblée le président de l'association de la sauvegarde et de la préservation de l'environnement de la wilaya de Tlemcen. Dans son rapport, l'association établit que, « depuis une vingtaine d'années, plusieurs établissements et chantiers sont à l'arrêt, parfois à cause de conflits juridiques, et d'autres, par manque de moyens financiers ou par manque d'autorité ». Pour étayer son constat, le rédacteur du document met en exergue l'immeuble ayant pignon sur rue situé en face du café de le Paix à El Kiffane. Un projet toujours inachevé, devenu le lieu de prédilection de tous les maux sociaux, à côté du siège de la radio régionale, d'une banque mitoyenne avec la cité des 325 logements qui donne sur le boulevard Larbi Ben M'hidi, c'est une véritable décharge publique et un urinoir en plein air de l'agglomération. Dans le centre-ville, près du cinéma Le Colysée, des édifices, ressemblant à des carcasses abandonnées, deviennent des centres de reproduction de rats. Derrière le siège de la mairie, une vieille bâtisse menace de s'effondrer à tout moment, et la liste est encore longue… « Qu'attend-on pour remédier à tout cela ? », s'interroge avec inquiétude le président le l'Aspewit.