L'Opep tiendra une réunion extraordinaire le 18 novembre, selon un communiqué de l'organisation publié jeudi à Vienne. Le communiqué a confirmé l'information rapportée la veille par l'APS qui avait cité une source sûre. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) envisage de tenir une réunion extraordinaire le 18 novembre prochain à Vienne « pour examiner la situation du marché pétrolier à la lumière de la crise financière internationale », avait rapporté l'agence APS qui citait une source sûre. Dans le communiqué publié jeudi, l'Opep se dit préoccupée par la détérioration des conditions économiques avec les risques de contagion. Les problèmes des subprimes qui ont été observés depuis longtemps ont créé une onde de choc dans les institutions financières avec des pertes énormes et une tension sur le crédit qui a donné lieu à une profonde crise financière, selon l'Opep. La poursuite des troubles sur le marché financier s'est étendue à de nombreuses régions et a créé encore de plus grandes incertitudes pour l'économie mondiale, a estimé l'Opep. Devant cette situation de malaise croissant, l'Opep a décidé de tenir une réunion extraordinaire le 18 novembre prochain à Vienne pour discuter de la crise financière mondiale, de la situation économique mondiale et des impacts sur le marché pétrolier. L'Organisation réitère sa détermination à veiller à ce que les fondamentaux du marché pétrolier restent équilibrés et que la stabilité du marché soit maintenue, poursuit le communiqué. L'officialisation jeudi de la tenue d'une réunion extraordinaire le 18 novembre, alors qu'une autre réunion extraordinaire était programmée à Oran le 17 décembre, montre que les pays exportateurs de pétrole ont vite trouvé un consensus pour se rencontrer et probablement réduire leur production. C'est une réunion qui a été décidée dans l'urgence. Son annonce officielle est intervenue le lendemain du jour où le panier des bruts de l'Opep est tombé en dessous des 80 dollars le baril. Mercredi, le panier qui est composé des treize bruts des pays membres a chuté à 77,38 dollars le baril. Le panier de l'Opep comprend le Sahara Blend (Algérie), Girassol (Angola), Oriente (Equateur), Minas (Indonésie), Iran Heavy (Iran), Basra Light (Irak), Kuwait Export (Koweït), Es-Sider (Libye), Bonny Light (Nigeria), Qatar Marine (Qatar), Arab Light (Arabie Saoudite), Murban (EAU) et le BCF 17 (Venezuela). Après avoir résisté ces derniers jours au-dessus des 80 dollars le baril, le pétrole brut de qualité brent est tombé en dessous des 80 dollars hier matin sur le marché de Londres et a même touché la barre des 75 dollars. A New York, le light sweet crude a suivi le mouvement de baisse en milieu d'après-midi vu le décalage horaire. Il a repris son niveau de l'année dernière du mois d'octobre entre 79 et 80 dollars le baril. En plus de la crise des bourses au niveau mondial, ce mouvement de repli a aussi été favorisé par l'appréciation pessimiste du Fonds monétaire international qui a revu à la baisse les prévisions de croissance mondiale. Sur un autre plan, la publication des stocks pétroliers hebdomadaires américains, qui sont en forte hausse, a favorisé la chute des prix en dessous des 80 dollars le baril. Les stocks américains de pétrole brut ont augmenté de 8,1 millions de barils à 302,6 millions sur la semaine écoulée, alors que les analystes avaient prédit une hausse d'environ 2 millions de barils. Les stocks d'essence ont connu le même mouvement avec une augmentation de 7,2 millions de barils, alors que les analystes avaient pronostiqué une hausse d'environ 1 million de barils. Devant cette situation, une décision de réduction du plafond de production par l'Opep le 18 novembre prochain ne fait aucun doute. Hier, vers 16h30 GMT, le light sweet à New York était coté à 80,50 dollars, soit un recul de plus de 6 dollars par rapport au cours de clôture de jeudi. Le brent était à 78,15 dollars le baril, soit un recul de près de 5 dollars par rapport au cours de clôture de jeudi.