Les pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) devraient se réunir prochainement afin de discuter de la rapide érosion des prix du baril de pétrole brut. L'Opep a ainsi confirmé, hier, la tenue d'une réunion extraordinaire le 29 novembre prochain. "Nous confirmons la réunion du Caire", a indiqué un porte-parole de l'Organisation à Vienne. Cette réunion de l'Opep se tiendra en marge de la réunion de l'Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole (Opaep). Elle sera l'occasion pour l'Organisation de répondre à l'effondrement des cours du pétrole, qui flirtait jeudi avec les 50 dollars le baril, et ce malgré la décision du cartel de réduire la production de 1,5 million de barils par jour lors de la réunion du 24 octobre à Vienne. Le marché reste en effet focalisé sur la détérioration de l'économie mondiale, qui se traduit par un ralentissement de la demande, voir une chute dans les pays riches. Cette rencontre, qui aura lieu au Caire, précédera donc celle qui est déjà inscrite à l'agenda pour le 17 décembre, à Oran. Les prix du pétrole ont, en effet, effleuré jeudi le seuil des 50 dollars à Londres, après que l'Agence internationale de l'Energie eut confirmé la rapide dégradation de la demande. "Du point de vue des ministres de l'Opep, le pire des cauchemars", un baril à 50 dollars, est déjà une réalité, rappellent les analystes du courtier Cameron Hanover. De son côté, le prix du panier pétrolier Opep a poursuivi sa baisse, atteignant jeudi 47,73 dollars le baril contre 49,94 dollars la veille, selon un communiqué de l'Opep. Depuis quelques semaines, on enregistre une forte baisse des prix du pétrole. Le dernier record du prix du panier Opep a été enregistré le 3 juillet dernier à 140,73 dollars le baril. Depuis le 27 juin 2008, le panier Opep a battu cinq fois son propre record historique. Le baril du pétrole Opep coûtait en moyenne 96,85 dollars en septembre, 112,42 dollars en août, 131,22 dollars en juillet, 128,33 dollars en juin, 119,39 dollars en mai, 105,16 dollars en avril, 99,03 dollars en mars, 90,64 dollars en février, 88,35 dollars en janvier. La plupart des experts s'attendent à ce que l'Opep réduise encore, lors de cette réunion du Caire, sa production d'un million de barils par jour (bpj) après une coupe de 1,5 million bpj en vigueur depuis le 1er novembre. L'Iran a déjà indiqué vendredi qu'il soutiendrait une décision de baisser la production de l'Opep à cette réunion prévue au Caire, selon l'agence de presse iranienne Mehr. "L'issue la plus probable (de la réunion) serait une autre baisse de la production d'1 million de barils par jour, ce qui ramènerait le total des baisses (en prenant en compte celle du 24 octobre, ndlr) à 2,5 millions de barils", pronostique déjà Olivier Jakob du cabinet Petromatrix. Les attentes d'une nouvelle baisse de la production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) soutiennent le marché mais des analystes jugent prématuré de conclure que les prix ont touché un plancher. Ils mettent notamment en avant la hausse des stocks de brut, notamment aux Etats-Unis, et la faiblesse de la croissance de la demande, dans une conjoncture économique mondiale déprimée. De son côté, le directeur exécutif de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), Nobuo Tanaka, a estimé que les investissements mondiaux dans les projets pétroliers pourraient pâtir de la baisse continue des cours, suscitant de sérieuses inquiétudes concernant une hausse nécessaire des approvisionnements, une fois que l'économie internationale aura amélioré sa santé.