Hier, vers 8 h, une explosion d'une rare violence a fait voler en éclats tout le rez-de-chaussée d'un immeuble de cinq étages, au n° 20 B de la cité Aïn Defla, sur les hauteurs de la ville de Guelma. Les murs en préfabriqué comprenant quatre logements, soit quatre familles, ont été carrément arrachés, et d'autres éjectés ou réduits en miettes, tant le souffle de cette déflagration était fort. Vers 13h30, l'on a compté 14 morts et 31 blessés, dont trois, après avoir été opérés, sont sous soins intensifs en salle de réanimation, apprend-on de sources hospitalières. Vers 15h, 14 blessés étaient toujours hospitalisés. Les victimes ont été sorties difficilement des décombres, car le plafond et le plancher du rez-de-chaussée se sont effondrés par endroits. Une jeune fille de 28 ans, habitant au premier étage, qui était endormie, s'est retrouvée sur le plancher du rez-de-chaussée, toujours dans son lit, nous dira-t-elle. Les habitants de cet immeuble s'en prennent à Sonelgaz, l'accusant de n'avoir pas pris les mesures nécessaires pour arrêter une fuite de gaz, dont tout un chacun avait senti l'odeur. Selon d'autres, l'odeur était tellement forte que beaucoup d'entre eux sont sortis de l'immeuble vers 2h jusqu'à l'arrivée des agents de Sonelgaz. Ces derniers, selon toujours eux, ont coupé le fil électrique de la colonne montante au niveau de l'immeuble, afin d'arrêter une étincelle de court-circuit. Alertés à propos d'une odeur de gaz provenant d'une fuite, ces agents fermeront sur le coup la vanne alimentant l'immeuble en gaz. Cette version a été confirmée par le directeur de Sonelgaz, disant qu'à l'origine, on a appelé par téléphone l'agent de permanence pour réparer la colonne montante électrique, et que suite aux propos des habitants concernant la fuite de gaz, les agents ont fermé la vanne d'arrivée du gaz. Cela s'est passé vers 2h30. A l'hôpital, un jeune homme, ayant une fracture à la colonne vertébrale, dira que, selon certains, l'un des locataires aurait rouvert la vanne. Selon d'autres, un agent de Sonelgaz était venu, certes, il aurait peut-être coupé l'électricité, mais qu'il n'aurait rien fait d'autre ; cependant, il aurait incité les gens à regagner leur logement sans crainte. La direction régionale de Sonelgaz a ouvert une enquête afin de déterminer la cause exacte de ce grave incident. Néanmoins, beaucoup penchent pour le fait qu'il y a eu accumulation de gaz, due à une fuite, au rez-de-chaussée ou dans le vide sanitaire, si bien que la pression a fait s'effondrer les murs en préfabriqué, le plancher et le plafond du rez-de-chaussée. Il n'y a pas eu de feu, cela est visible, il n'y a qu'à voir l'intérieur du rez-de-chaussée et les corps des victimes, car, autrement, la déflagration aurait été moins importante et surtout circonscrite dans la zone où il y a eu accumulation de gaz.