Il y a une année jour pour jour, soit le 26 décembre 2004, vers 8h, une explosion de gaz dans un immeuble de la cité Aïn Defla à Guelma avait fait voler en éclats le rez-de-chaussée et avait coûté la vie à quatorze personnes. Le 14 septembre dernier, la justice a confirmé, à l'issue du procès en appel, la condamnation prononcée le 23 juillet de quatre des sept personnes (6 employés de Sonelgaz et 1 autre de l'OPGI) impliquées dans cette affaire pour « homicides involontaires, blessures involontaires et dégradations involontaires de biens d'autrui », à, pour deux d'entre elles, une année dont la moitié ferme, et de 5 mois pour les deux autres ; les trois autres ayant été acquittées. Fixée à 42,4 millions de dinars, l'indemnisation des victimes doit être effectuée par les structures d'assurances de l'OPGI et de Sonelgaz à hauteur de respectivement 25 et 75%. A ce jour, c'est juste la structure d'assurances de Sonelgaz, la CAAT, qui a payé les 50% de ce qu'elle doit, soit 15 millions de dinars. Elle compte s'acquitter des autres 50% sous peu. Quant à la structure d'assurances de l'OPGI, la SAA, elle n'a pas encore payé un centime, selon l'OPGI et certains proches des victimes. Concernant les blessés, en matière de traitement médical, ils se prennent en charge difficilement à leurs frais. Actuellement, ils font l'objet d'expertise à la demande de la justice avant que celle-ci ne tranche quant au montant de leur indemnisation. Des frais coûteux, si bien que N. Nacer, un des nombreux blessés, en est à une facture de 200 000 DA puisqu'il a subi plusieurs opérations au niveau de la colonne vertébrale, sa femme celle de l'ablation de la rate, sa fille de sept ans sur le fémur. Fadhel, un rescapé de toute une famille décimée, soit cinq membres - le père, la mère et trois frères -, qui prend acte de l'indemnisation, dira avec sagesse : « Si au début, j'étais en proie à la colère, je sais maintenant qu'il faut se soumettre à la volonté divine. » Autre chose : beaucoup de victimes se sont rassemblées, il y a quelques jours, pour exprimer leurs doléances. Habitant aujourd'hui dans la cité des Frères Rahabi, à l'autre bout de la ville, certaines se sont plaintes des frais que leur coûte le transport scolaire. Une liste de douze familles a été établie et adressée au wali qui, selon elles, a promis de les aider. D'autres ont réclamé le fait de revenir à leur ancien immeuble, d'autant plus que les quatre étages sont restés intacts.