Depuis l'été dernier et plus précisément depuis le déroulement de l'examen du baccalauréat où de nombreuses irrégularités ont été signalées ici et là par le syndicat des professeurs, les accusations n'arrêtaient pas de pleuvoir sur la direction de l'éducation et en particulier sur le service des examens et ses responsables. Durant et vers la fin des épreuves dudit examen, des pétitions émanant de plusieurs centres et mentionnant des irrégularités et des dépassements ont été adressées à l'académie sous l'égide du syndicat autonome des enseignant du secondaire. De Lakhdaria à Haïzer en passant par quelques établissements du chef-lieu de la wilaya, les syndicalistes avaient alors tout tenté pour alerter les responsables hiérarchiques sur les nombreuses anomalies qui entachaient le bon déroulement des épreuves. Possédant des preuves tangibles et d'incontestables témoignages, les membres du conseil national du Cnapest qui étaient en réunion à Alger en juin dernier, avaient officiellement saisi le ministère pour demander qu'une enquête soit ouverte pour faire la lumière sur ce qui a fait l'objet de dénonciation de la part des enseignants qui surveillaient l'examen du bac dans les établissements incriminés. Une tentative similaire fut ensuite engagée en septembre dernier au début de la rentrée scolaire. Dans son communiqué, le Cnapest de Bouira qui avait appelé à une grève d'une journée suivie d'un sit-in devant l'académie, était revenu sur plusieurs points restés en suspens et parmi lesquels figurent en première loge les irrégularités constatées durant l'examen du bac, ainsi que la malhonnêteté qui incombe aux services des examens quant au choix et à l'affectation du personnel au niveau de certains centres d'examen. Ainsi, nous apprenons de source syndicale qu'il y a peu de jours, juste avant la célébration de l'Aïd, une commission dépêchée d'Alger était venue à Bouira dans le but d'enquêter sur ce qui est devenu l'« affaire du bac ». Les investigations menées par les membres de ladite commission auprès des responsables de l'académie ont confirmé des failles dans la gestion du service des examens et en particulier lors du déroulement des épreuves du bac 2008, affirme notre source. A la lumière des premiers éléments de l'enquête qui se poursuit toujours, il aurait été prouvé que le premier responsable du service des examens et son épouse, enseignante de son état, seraient directement impliqués dans une affaire de malversation et de fraude lors du dernier examen du baccalauréat. L'épouse dudit responsable exerçant dans une école de Bouira aurait été affectée dans un centre d'examen pour candidats libres à Haïzer où son fils avait passé son baccalauréat, ce qui va à l'encontre de la réglementation en vigueur, ajoute notre source syndicale. A cet effet, et à la lumière de ce qui a été découvert et prouvé, la commission envoyée par le ministère avait décidé de prendre des mesures dont la suspension de ses fonctions du premier responsable du service des examens en prévision de le faire comparaître devant une commission de discipline au niveau du ministère de l'Education nationale. L'épouse aurait été blâmée et serait elle aussi traduite devant une commission de discipline. L'enquête suit toujours son cours et d'autres mesures seraient éventuellement prises dans les jours qui viennent, affirme notre source qui ajoute que d'autres enquêtes sont également à prévoir au niveau de la direction de l'éducation et qu'il y aurait même d'autres responsables sur la sellette.