Le programme détaillé d'intensification de la céréaliculture a été dévoilé hier par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural à l'issue de la rencontre qui a regroupé, au siège du ministère, l'ensemble des directeurs des services agricoles et des organismes concernés. Le programme, qui comprend, outre les mesures d'encadrement dont l'objectif est de mettre à la disposition des agriculteurs les semences, les engrais et les produits phytosanitaires, assure une série de mesures simplifiant les conditions d'accès au crédit Rfig. Il ne sera ainsi demandé au fellah désirant bénéficier dudit crédit qu'une simple demande manuscrite, une déclaration légalisée auprès de l'APC l'engageant à livrer la totalité de sa production aux Coopératives des céréales et légumes secs (CCLS), ainsi qu'une assurance avec subrogation à la Badr. Le crédit Rfig, faut-il le rappeler, a été lancé il y a deux mois par la Badr pour financer le secteur agricole et les activités annexes. Le prêt à taux bonifié est d'une durée d'une année pouvant être prorogée de six mois en cas de force majeure. Le ministère de l'Agriculture et du Développement rural a pris à sa charge le paiement des intérêts des crédits Rfig, accordés et consommés, par l'entremise du fonds spécial créé à cet effet. A son lancement, de nombreux agriculteurs hésitaient à solliciter la Badr en raison des conditions exigées par cette dernière pour l'octroi du prêt. L'Union nationale des paysans algériens (UNPA) et la Chambre d'agriculture avaient même trouvé les formalités d'octroi du Rfig « contraignantes » eu égard aux conditions posées par les organismes financiers devant superviser l'opération. Il convient de préciser à ce propos que le lancement de ce crédit fait partie des mesures dites d'accompagnement financier qui s'inscrivent dans le cadre de la stratégie du renouveau de l'économie agricole et rurale. C'est dans ce cadre précis qu'il a été décidé, également, d'une remise de 40% sur le paiement cash d'une police d'assurance, de poursuivre l'application du dispositif leasing domicilié au niveau de la Badr, ainsi que celui devant assurer l'opération de rénovation des moissonneuses batteuses dans le cadre de l'accord conclu entre le ministère de l'Agriculture et l'entreprise publique des matériels agricoles PMAT. S'agissant du développement des semences, le programme d'intensification a pour objectif d'augmenter la superficie utilisée à 170 000 ha, d'améliorer les performances des champs et l'usinage des semences et de diversifier la gamme variétale. Il a été également décidé de faire bénéficier les établissements producteurs de semences d'un régime dérogatoire leur octroyant une exonération de taxes fiscales et un accès plus facile aux crédits. Enfin, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, a indiqué, à l'issue de la rencontre d'hier, que des mesures incitatives pour la filière lait seront bientôt annoncées. Il s'agit, globalement, de mesures visant à « mettre en synergie les efforts de l'ensemble des acteurs intervenant dans la filière, de renforcer les primes de production de collecte et d'intégration et de faire intéresser les laiteries à la production et l'élevage ». Il est aussi question « d'augmenter le capital productif (vaches laitières) et d'améliorer l'ensemble des méthodes entrant dans la reproduction (insémination artificielle) et l'alimentation ».