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Benaïssa fixe les axes de la sécurité alimentaire
Le ministre de l'agriculture l'évoque comme un élément de souveraineté
Publié dans Liberté le 20 - 07 - 2008

Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, M. Rachid Benaïssa, a usé hier d'un ton offensif pour définir la nouvelle politique agricole et expliquer sa méthode de travail.
Réunissant les directeurs des services agricoles et les inspecteurs des forêts de wilaya au siège du ministère de l'Agriculture à Alger autour des préparatifs des contrats de performance pour chaque wilaya, dans le cadre du “renouveau de l'économie agricole et rurale”, le tout nouveau ministre de l'Agriculture est apparu comme un responsable de l'administration centrale qui veut bousculer les certitudes, les habitudes, les idées reçues et surtout donner un véritable coup de pied dans la fourmilière du secteur de l'agriculture. “La sécurité alimentaire relève de la souveraineté nationale, il est donc impératif que l'ensemble des acteurs du secteur se mobilisent de la façon la plus cohérente pour faire de l'agriculture un secteur central et stratégique de création de richesses dans notre pays”, a-t-il indiqué dès l'entame de son intervention devant les responsables de son secteur. “Le pays a les capacités, les performances, et il y a plus de bonnes volontés que de mauvaises pour hausser ce secteur et assurer la sécurité alimentaire aux Algériens”, explique encore le ministre avant de lancer : “Vous n'avez pas d'excuses pour aller de l'avant dans les nouvelles orientations de la politique de notre secteur, surtout après l'adoption de la loi sur l'orientation agricole ; considérez dans votre démarche que l'administration est un moyen et non pas une fin, vous devez donc bien analyser les choses sur la base de données réelles et concrètes.” Et d'ajouter : “Dites-vous qu'on ne tombera pas dans le piège de ceux qui veulent nous laisser dans la situation de non-utilisation de nos capacités optimales.”
Evoquant la signature prochaine de contrats de performance avec les différentes wilayas du pays, qui s'engagent en vertu de ces contrats à développer leur production agricole proportionnellement aux moyens mis à leur disposition, le ministre dira que l'examen du contenu de ces contrats est prévu dans les prochaines semaines. Cette démarche vise à améliorer la performance des collectivités locales dans le secteur agricole, a-t-il indiqué. “Nous voulons mettre à contribution les communes et les daïras dans le développement du secteur de l'agriculture et du développement rural à travers la réalisation et l'intensification des projets de proximité et la levée de tous les obstacles rencontrés”, dira M. Benaïssa. “Les autorités aspirent à davantage de complémentarité dans leurs activités, à travers la finalisation de ces contrats et l'association de tous les acteurs concernés afin de relancer le secteur de l'agriculture et du développement rural”, a expliqué le ministre.
Dans le même ordre d'idées, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural annoncera la création, d'ici la fin de l'année, de près de 10 000 micro-unités familiales de production animale, notamment dans les régions steppiques et montagneuses et les oasis. “Cette mesure s'inscrit dans le cadre des dispositions prises par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural pour relancer les activités de développement rural, notamment en matière d'élevage bovin, d'aviculture et d'apiculture, tout en organisant le métier d'éleveur”.
Dans ce cadre, il est prévu qu'il sera fait appel à l'importation des gènes d'animaux pour améliorer la quantité et la qualité de la production animale.
Mesures de soutien aux agriculteurs
À ce sujet, le membre du gouvernement Ouyahia annoncera de nouvelles mesures en faveur du soutien des éleveurs, pour bientôt. “Les viandes, tous types confondus, bénéficieront d'un système de régulation et de stockage à l'instar de la pomme de terre, et ce, dans le but de résorber l'excèdent de la production et le mettre sur le marché en cas de pénuries”, note le ministre à ce sujet. Sur la question du programme de soutien du renouveau rural, M. Benaïssa dira suivre “une stratégie nationale de développement durable basée sur la coordination des programmes avec les différents secteurs et la création d'un partenariat entre les acteurs et les structures afin de réaliser un progrès économique, social, culturel et environnemental à l'effet de réaliser un développement humain dans les campagnes”. Le programme vise à asseoir “une bonne gouvernance dans les régions rurales du pays et atteindre le développement durable dans ces régions qui ne se limite pas aux secteurs agricole et forestier, mais intéressera différents domaines économique, social, culturel et environnemental par une exploitation rationnelle et efficace de toutes les potentialités spécifiques à chaque région dans le but de diversifier l'activité économique locale”, dira encore à ce sujet le ministre de l'Agriculture. Ceci ne sera possible que grâce à l'impératif de la coopération de toutes les parties dans l'effort de développement intégré afin de créer une dynamique nouvelle, expliquera à ce propos le tout nouveau ministre. Les habitants des régions rurales sont appelés à formuler des propositions et élaborer des projets à travers la cellule d'animation rurale communale qui regroupe l'ensemble des acteurs concernés (citoyens, élus et mouvements associatifs) avant leur approbation par les autorités locales. À l'occasion d'une conférence de presse, intervenue à l'issue de sa rencontre avec les responsables de son secteur, le ministre s'est voulu très loquace sur toutes les questions de l'heure. Il expliquera dans ce cadre, en réponse à la question d'un journaliste, que la nouvelle politique repose en premier lieu sur la loi d'orientation agricole qui constitue “une feuille de route nationale” et qui vise à “recentrer le potentiel du secteur en vue d'une exploitation intense en matière de développement du pays”.
La nouvelle loi s'appuie particulièrement sur un consensus national autour de certains principes telles la sécurité alimentaire, la liberté d'initiatives, la valorisation des ressources naturelles et la concession étant un mode exceptionnel d'exploitation des domaines publics. Il reviendra dans ce cadre sur l'introduction des contrats de performance dans chaque wilaya, sur la base d'une évaluation des taux de développement de wilaya et de rentabilité et l'exploitation optimale des ressources dont l'eau.
Les contrats de performance renouvelables chaque année visent le renouveau rural sur la base du nombre des projets de proximité de développement rural intégré, l'augmentation de la capacité de production. Cette opération concernera quelque 1 050 communes et 464 daïras au niveau national. Il dira, à ce propos, que cette nouvelle stratégie s'appuiera sur les programmes d'intensification de la production céréalière, maraîchère, laitière, des viandes et des huiles, d'irrigation moderne et d'économie de l'eau par l'utilisation de l'irrigation complémentaire. Il a, dans ce cadre, incité les responsables au niveau local d'identifier le meilleur agriculteur et le meilleur éleveur au niveau de chaque wilaya et chaque commune pour encourager les agriculteurs et libérer leurs initiatives. Interrogé sur le stockage de la pomme de terre, le ministre a annoncé le stockage de 30 000 tonnes de pommes de terre depuis la mise en œuvre du système de régulation des produits agricoles de large consommation. Suite à la mise en œuvre de ce système, le prix de la pomme de terre sur le marché national a connu une augmentation de 3 à 5 DA/kg, “démontrant ainsi l'efficacité de l'intervention de l'Etat dans ce domaine”, a estimé M. Benaïssa.
Dans le cadre du Syrpalac, le ministère s'est lancé, le 10 juillet, dans la constitution d'un stock national de 150 000 tonnes de pommes de terre destinées à la consommation. Cette mesure, première du genre, qui a été possible grâce à la contribution des opérateurs privés et publics, permettra aux autorités publiques “d'intervenir en vue de résorber l'excèdent de production, de protéger les revenus des agriculteurs, d'approvisionner le marché, à des périodes précises, avec les quantités stockées et préserver le pouvoir d'achat”, a précisé le ministre. Le prix référentiel d'intervention a été fixé à 20 DA/kg comme base de calcul des opérations effectuées entre le ministère de l'Agriculture et du Développement rural et les stockeurs désirant participer à cette opération.
Les producteurs de lait seront subventionnés selon leur intégration
Interrogé sur la production du lait, le ministre dira que “l'agriculture ne se modernisera pas si l'industrie agroalimentaire ne lui sera pas liée”, a-t-il expliqué dès l'entame de sa réponse avant de préciser que concrètement parlant, il interpelle les propriétés d'unités laitières pour s'organiser : “Préparez-vous d'ici à la fin de l'année, organisez-vous pour renforcer votre taux d'intégration national. Il faut vous rapprocher des éleveurs, du réseau de collecte parce que notre accompagnement sera proportionnel à votre niveau d'intégration”, lance-t-il avant de préciser : “Si vous intégrez 10%, on vous donne 10%, si vous intégrez 20%, on vous donne 20% et si vous intégrez 100%, on vous donne 100%.” “Et on enlèvera à ceux qui ne veulent pas intégrer”, conclut-il à ce sujet. Interrogé sur les quantités de blé dont dispose l'Algérie, le ministre n'a pas voulu donner un chiffre à ce propos : “Sachez seulement que nous avons un stock stratégique de blé !”
La transparence pour se prémunir contre les scandales
Interrogé également sur les scandales qui ont frappé son secteur et sur les moyens de leur prévention, le ministre a expliqué que “nous avons un passé qu'il faut valoriser en matière d'expérience, et il faut savoir que pour se prémunir de toute dérive, nous comptons instaurer une transparence absolue dans notre démarche ainsi que mettre en synergie les acteurs du secteur de l'agriculture dans une logique économique”. “Nous avons découvert que certains administrateurs et certains professionnels n'ont pas les capacités requises”, note-t-il encore à ce propos.
Sur la question de l'exploitation des terres agricoles à travers un droit à la concession, le ministre s'est voulu très clair : “Il a été définitivement établi que la terre est la propriété de l'Etat algérien et on l'exploite à travers un droit à la concession.” La terre peut-elle être exploitée par des étrangers ? “La question n'a pas encore été définie jusqu'à l'heure actuelle, mais ça peut être le cas d'un partenariat”, dira encore le ministre. Interrogé tout aussi sur les Chambres d'agricultures, le membre du gouvernement les interpellera à ce sujet pour “descendre au niveau de la base, c'est-à-dire chez les fellahs pour leur expliquer les choses”. “Il faut que les Chambres d'agriculture aident les agriculteurs. Parce que si nous voulons qu'il y ait une synergie des rôles, il faut que chacun sache réellement son rôle et fasse son travail”, lance-t-il à l'adresse des Chambres de l'agriculture. Quoiqu'il en soit, le ministre de l'Agriculture veut donner un nouveau souffle à son secteur en interpellant les différents intervenants à se mobiliser et à mettre en œuvre la nouvelle politique agricole qui se décline à travers le projet de loi récemment adopté par le Parlement.
N. M.


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