Des élus, d'obédiences politiques diverses, représentant la coordination intercommunale des daïras de la Kabylie maritime, à savoir Ouaguenoun, Makouda et Tigzirt, ont pris part lundi dernier, à une rencontre tenue au niveau du siège de l'APC de commune de Tigzirt, à quelque 39 km au nord du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou. Le thème de cette réunion s'articule sur « la nécessité de la décentralisation du programme de l'amélioration urbaine », initié récemment par la direction de l'urbanisme et de la construction (DUC). Les responsables locaux ont tiré à boulets rouges sur cette direction qui, selon eux, a failli dans la gestion de ce programme, d'une valeur qui dépasse les 30 milliards de dinars. Ils plaident, en revanche, à la répartition méthodique et rationnelle des projets inscrits dans le budget. Parce que, précisent-ils, dans la répartition des projets inscrits dans le programme précité, on ne doit pas mettre au même pied d'égalité une commune comptant 3000 h et celle qui en a 30 000. Les responsables déplorent aussi la lenteur dans l'approbation des marchés ainsi que les frais « astronomiques » de la soumission, arrêtés par ladite direction sur les entreprises qui soumissionnent. « Les petites entreprises, notamment celles qui ont été créées dans le cadre de l'emploi de jeunes, ne peuvent pas payer les frais draconiens des cahiers de charges », martèlent les élus. Raison pour laquelle, ont-ils ajouté, plusieurs d'entre elles ont été sacrifiées. « Et évidemment les bénéficiaires, maintient Mohamed Smaïl, 1er adjoint au maire de Ouaguenoun, ne sont pas les collectivités locales. Ce sont plutôt…les banques, qui en bénéficient des 5% des frais des cahiers de charge ». Encore pour illustrer la mauvaise gestion du budget en question, Smaïl Boukharoub, P/APC de Boudjima, a déclaré : « La commune de Boudjima a bénéficié d'une enveloppe financière de 43 milliards de centimes dans le cadre de ce programme. Et depuis l'année 2006, ils ont engagé 1,2 milliard de centimes pour le projet de l'aménagement du chef-lieu communal, sans toutefois le concrétiser. Aussi, même les bureaux d'études engagés n'ont reçu aucun sou. Donc, comment peuvent-ils gérer les 40 milliards restant. En tous cas, ce n'est qu'une façon de geler de l'argent non reçu par les collectivités locales. » Pour le P/APC de Tigzirt, M. Ighilahriz, le dossier du plan de l'amélioration urbaine nécessite soit une session extraordinaire à l'APW de Tizi Ouzou, en présence des universitaires et experts économiques, les médias etc, ou une audience au wali, ou bien les deux. « Car, affirme-t-il, avec une telle gestion du programme en question, d'une valeur énorme, nous sommes conduits droit au mur. Et nous ne voulons pas mentir à la population sur des engagements pris par l'administration. Nous voulons en revanche, du concret sur terrain. Et puisque le programme sera réalisé sur des territoires dont nous sommes les premiers responsables, nous devons être impliqués dès le début ». Au terme de la rencontre, les élus se sont entendus de se revoir pour élaborer un compte-rendu détaillé sur les contraintes et les preuves de carences retenues dans la gestion du budget. Le rapport comprendra aussi, selon les mandatés, des propositions afin d'aider l'administration à résoudre le problème. Par ailleurs, une autre réunion qui a regroupé les mêmes responsables locaux et un élu à l'APW de Tizi Ouzou, s'est tenue le 7 du mois courant au niveau du siège de l'APC de la commune de Mizrana. Il y a lieu de dégager une cellule de réflexion pour un plan d'action commun, et d'évaluer les rencontres tenues avec le directeur de la Sonelgaz et celui de l'hydraulique et des mines. Dans une note d'information sur les deux entrevues, rendue publique par le collectif intercommunal (adopté en juillet 2007), on peut lire : « Le directeur de l'hydraulique s'est engagé à améliorer la Kabylie maritime en eau potable à partir du barrage de Taksebt et ceci, dès l'année 2009. »