La chambre pénale de la cour de Biskra a rejugé en appel, hier, l'affaire de la jeune Samia S., âgée de 26 ans, accusée d'avoir porté atteinte au Coran. Dans son réquisitoire, le représentant du ministère public a requis la confirmation de la peine en application de l'article 160 section 4, stipulant que « toute profanation ou dégradation du Livre Saint est punie de 5 à 10 ans de prison ». Condamnée à 10 ans de prison ferme lors du précédent procès qui s'est déroulé en septembre dernier, sans que l'accusée ne puisse bénéficier de l'assistance d'un avocat, la mise en cause, qui purge une peine d'emprisonnement dans un établissement pénitentiaire de Biskra pour une affaire civile indépendante de celle-ci, a été défendue par maître Houda Talha. Cette dernière a mis en exergue, dans sa plaidoirie, l'inexistence de corps du délit et l'irrecevabilité des témoignages de deux codétenues dont « les déclarations sont truffées de contradictions, de contre-vérités et d'incertitudes », dit-elle. Revenant sur la genèse de cette affaire, l'avocate a affirmé que sa mandante aurait fait tomber un exemplaire du Coran dans un seau d'eau, l'aurait ramassé et mis à sécher sur le rebord d'une fenêtre, sans jamais avoir eu l'intention de le dégrader. Elle a souhaité pour cette femme la prise en compte des circonstances atténuantes et son acquittement. Le jugement a été mis en délibération et le verdict sera prononcé le 28 octobre.