L'euphorie du déménagement vers de nouveaux logements, après des années d'attente et d'espoir, n'a pas tardé à se transformer en véritable cauchemar pour les habitants de la cité de Tabriht, dans la commune d'El Milia. Ces derniers vivent, en effet, dans des circonstances particulièrement difficiles, avec une dégradation, qualifiée d' « insoignable », de leur cadre de vie. Selon des déclarations recueillies auprès de certains habitants, qui ont eu recours à nos colonnes pour attirer l'attention, disent-ils, des responsables locaux sur leurs conditions de vie, cette cité n'est plus qu'un amas de misère, de mal-être et d'insalubrité. Ils rappellent, d'abord, que leur principal souci reste les déchets ménagers qui polluent leur cité d'une manière intolérable, ne manquant pas de souligner que le manque d'eau a davantage accentué leurs souffrances. « Pour boire, nous sommes obligés d'acheter l'eau, en dépit de la condition sociale peu reluisante de la plupart d'entre nous », feront remarquer ces habitants, en insistant que la vie, dans ces conditions, est une épreuve bien trop difficile à supporter. Ils ont également dénoncé le fait qu'ils soient abandonnés à leur sort, dans l'indifférence totale, à telle enseigne qu'ils se sentent, ajoutent-ils « complètement isolés dans une cité déjà éloignée de la ville ». Ceci dit, il convient de rappeler que cette cité de Tabriht a été créée pour être le noyau de la future nouvelle El Milia, où des centaines de logements sociaux ont déjà été construits. C'est en 2006 que les premiers habitants ont été affectés vers ce lieu, à la faveur de la distribution de quelque 500 logements sociaux. Des centaines d'autres logements de même type sont en voie de construction sur ce même site qui ressemble, à y méprendre, à un site rural.