Depuis trois années, période à laquelle les premiers habitants sont arrivés à la faveur de la distribution de plus de 500 logements sociaux, la nouvelle cité de Tabriht, située à 3 km du centre-ville d'El Milia, reste une zone aléatoire pour les uns et un no man's land pour les autres. Eloignée de la ville, cette cité n'est toujours pas convenablement alimentée en eau potable, ni raccordée au gaz de ville. A cela s'ajoutent d'autres préoccupations liées au quotidien des habitants qui font face à l'insécurité et au manque d'hygiène, en plus d'être plongés dans le noir dès la tombée de la nuit en l'absence d'éclairage public. Tout juste après en avoir pris possession, ces malheureux locataires n'ont pas tardé à être désagréablement surpris par l'état des logements…menacés d'effondrement. Plusieurs blocs sont, en effet, concernés par des craquelures qui s'élargissent de jour en jour, selon des habitants qui craignent, selon eux, de voir carrément leurs appartements s'effondrer. D'ailleurs, par mesure de précaution, 30 logements des blocs 14 et 15, à vu d'œil inclinés et séparés par une large fissure, sont restés inoccupés. Non loin de là, deux autres blocs, 20 et 21, également séparés par une fissure spectaculaire, sont occupés par 50 familles vivant dans l'angoisse, selon leurs propres déclarations. Les locataires témoignent à ce sujet : « Pendant la nuit on entend des craquements et des bruits secs de pierres se détachant des murs. » A l'intérieur d'un appartement nous avons pu constater des pièces de carrelage qui se sont détachées d'un sol enfoncé et visiblement en mouvement. Des fissures sont également visibles à l'extérieur, soit sur les trottoirs, les murs de soutènement ou le sol. Ces habitants demandent à être évacués de ces logements pour être « délivrés de l'angoisse et de la peur », dans lesquelles ils vivent. Contacté, le directeur de l'OPGI a affirmé qu'il prenait « ce problème au sérieux, à tous les niveaux », avant d'ajouter : « Pour le moment, il n'y a pas de danger imminent nécessitant l'évacuation des lieux. » « Cette affaire pourrait avoir un rapport avec un glissement de terrain. Le dallage de tous les espaces touchés par les fissures et le suivi régulier de l'évolution de la situation ont été recommandés par les services du CTC auquel l'OPGI a fait appel, avant que, sur instruction du ministre, ce service aie été appelé à établir un diagnostic global de la situation et à donner des recommandations urgentes », a-t-il expliqué. Ceci dit, les solutions à envisager sont à tirer de la conclusion de l'expertise du CTC, selon le directeur de l'OPGI, qui insiste sur le fait que les services impliqués dans cette affaire, à savoir son propre organisme, la DUCH et l'hydraulique, veillent toujours, et de près, au suivi de la situation.