L'information a fait l'effet d'une bombe au sein de l'administration douanière. Les dossiers de promotion réglementaire de cinq divisionnaires au plus haut grade de l'institution, étudiés pourtant par la commission interne de la direction générale des douanes, ne remplissent pas les critères, y compris les plus élémentaires. Selon des sources douanières, en dehors de la promotion exceptionnelle qui relève du pouvoir discrétionnaire du premier responsable de l'administration douanière, la promotion réglementaire à ce grade repose sur les conditions suivantes : avoir passé 10 ans dans l'administration, dont 5 au grade de divisionnaire, avoir occupé un poste supérieur (décision ministérielle) durant 5 ans et une fonction supérieure (nomination par décret) durant au moins 3 ans. Or, il se trouve que les cinq promus ne remplissent pas ces critères et ont été installés à leurs nouveaux postes déjà des mois avant même que leurs dossiers ne soient avalisés par la fonction publique. Il y a quelques jours, celle-ci a fait état de son rejet des cinq dossiers de promotion au motif que les concernés ne remplissent pas les conditions afférentes au grade. La même institution a néanmoins avalisé la promotion exceptionnelle de 4 divisionnaires aux grades de contrôleurs généraux, relevant du pouvoir discrétionnaire du directeur général des douanes. De nombreux douaniers avec lesquels nous nous sommes entretenus se sont demandé comment la commission interne qui étudie les dossiers de promotion a-t-elle accepté de telles candidatures. La réglementation est très claire pour nos interlocuteurs et « rien n'explique une telle situation si ce n'est une manœuvre de complaisance à l'égard de certains officiers, pressés de grimper les échelons au détriment de certains de leurs collègues ». En tout cas, la décision des services de la fonction publique a provoqué un vrai séisme au sein de l'administration douanière, qui vient de réclamer le remboursement des dus liés au nouveau grade et perçus par les concernés depuis des mois. Une situation des plus kafkaïennes dans la mesure où les concernés ont été non seulement installés à leurs nouveaux postes, mais décorés officiellement en présence de leurs nombreux collègues. Ne sommes-nous pas devant une autre affaire de complaisance comme celle qui a éclaboussé l'Ecole supérieure de police de Châteauneuf, à Alger, qui s'est terminée devant la justice la semaine écoulée ? Une question qui mérite d'être posée en attendant que les responsables des douanes donnent des explications à l'opinion publique.