La Fonction publique vient de notifier à l'administration douanière son rejet officiel de l'intégration des 1200 travailleurs des corps communs, a-t-on appris de source sûre. Cette catégorie professionnelle, constituée d'agents douaniers non actifs (informaticiens, architectes, médecins, etc.), a de tout temps fait l'objet de discorde entre la Fonction publique et le syndicat des Douanes. Le règlement de leur situation s'est fait par vagues et à l'issue de plusieurs actions de grève et de protestation, mais n'a pu être réglé définitivement du fait du recours à cette catégorie professionnelle par l'administration douanière. En 1994 par exemple, la Fonction publique a intégré les 1216 qui exerçaient, mais le problème s'est reposé en 1999, après le recrutement de 670 autres agents, intégrés eux aussi après de longues négociations. Au début de l'année 2000, le syndicat avait proposé un statut particulier à ce corps, qui lui permet de garder les mêmes avantages de rémunération, sans faire partie du corps actif des douanes. Une proposition qui, malheureusement, n'a pas été acceptée. Mais étant donné le besoin de ces agents par l'administration, leur recrutement a porté le nombre de ces travailleurs à plus d'un millier, auxquels la Fonction publique vient de notifier son refus de les intégrer. Pour l'instant, la décision n'a pas fait réagir le syndicat des douanes, qui se cantonne dans un silence de marbre. Un silence dénoncé par la nouvelle organisation syndicale, le Syntrad (Syndicat national des travailleurs des douanes), qui appelle l'ensemble des douaniers à une « mobilisation » des rangs pour « défendre la corporation, dénoncer l'arbitraire et l'injustice et imposer une gestion juste, équitable et transparente de la ressource humaine ». Le Syntrad a sévèrement critiqué la gestion des ressources humaines au niveau de l'administration douanière et alerté sur ce qu'il a qualifié de « graves dérives ». Selon lui, celle-ci se caractérise par « des violations manifestes du statut particulier et du règlement intérieur de l'administration des douanes à travers les mutations arbitraires, les suspensions sans fondement légal, les affectations des femmes travailleuses loin de leur domicile conjugal, etc. ». Le syndicat a également dénoncé les « promotions à la tête du client, des mutations dans des postes de responsabilité sur intervention, alors que des fonctionnaires suspendus et réhabilités par la force de la justice attendent dans les couloirs de l'administration leur réintégration ». En fait, le Syntrad a fait allusion à la décision de la Fonction publique de rejeter la promotion de cinq divisionnaires au plus haut grade des douanes, à savoir les contrôleurs généraux. Les motifs de cette décision, nous a-t-on indiqué, ont trait au fait qu'aucun des concernés ne remplit les conditions légales pour un tel grade. Pourtant, la commission paritaire interne à l'administration qui étudie les dossiers avant de les transmettre à la Fonction publique a bel et bien accordé cette promotion aux divisionnaires, lesquels ont été installés dans leur nouveau poste depuis déjà longtemps. S'agit-il d'une mauvaise appréciation, d'une volonté manifeste de complaisance ou tout simplement d'une incompétence manifeste dans la gestion de la carrière des douaniers ? Nous n'en savons rien pour l'instant...