Près de 90 projets circonscrits dans la wilaya de Béjaïa sont insufflés par les deux nouveaux dispositifs venus encourager le développement de l'agriculture. Ces plans, appelés renouveau économique agricole et renouveau économique rural, fournissent les crédits nécessaires aux PPDRI, les programmes de proximité de développement rural intégré. Les nouvelles mesures incitatives mises en place prévoient un crédit d'accompagnement appelé le Rfig bonifié à 100%. Autrement dit, l'intérêt est supporté par le Fond national de régulation de la production agricole. Le délai de remboursement normalement limité à 12 mois peut être sujet à une modulation en sus de 6 mois. Au-delà, est retiré l'avantage de la couverture de l'intérêt chiffré. Nouveau partenaire dans ce type de projet, la BNA rejoint la BADR pour consentir les financements. La nomenclature des projets appuyés par le premier plan englobe les chapitres : renforcement des capacités des exploitations, équipements, infrastructures (construction et réhabilitation), peuplement ou repeuplement des bergeries et étables, aliments et produits phytosanitaires et secteur de la pêche. Le même dispositif encourage, à travers le SYRPALAC, le système de régulation des produits agricoles de large consommation, à préserver l'excès de production par une politique de soutien de l'entreposage. La pomme de terre a été le produit ayant bénéficié en premier de cette mesure. L'Etat consent dans l'opération à honorer les frais de stockage à raison de 1,80 DA, en hors taxes, et de 1,50 par kg par mois pour, respectivement, un produit conditionné en sacs et un produit entreposé en vrac, sur une période modulable sur 3 mois. A noter que l'assurance stockage est également prise en charge, avec un prix de référence obligatoire de 20 DA majoré de 25 % à la vente. Pour l'exemple, les établissements Frigostoc ont mis en chambre 2228 tonnes de pommes de terre provenant principalement de Bouira. Voila sans doute qui promet d'endiguer un tant soit peu les pénuries et la spéculation. D'après la Direction des services agricoles de Béjaïa, la mesure sera élargie à d'autres produits (ail, oignons) et même, à l'avenir, aux viandes rouges. En plus des crédits, les promoteurs bénéficient de l'assistance de la commission technique dans le suivi de l'action phytosanitaire, de l'agréage des produits, de la récolte et de son stockage. D'autre part, une autre mesure incitative (qui normalement doit se répercuter sur le prix de cession) se traduit dans la loi complémentaire 2008 par la suppression de la TVA sur les intrants agricoles et les produits à destination vétérinaire. Le renouveau économique rural convoite lui de participer à la stabilisation des populations dans les campagnes. Une mission que ce texte prévoit de rendre possible par l'appui de projets liés à l'amélioration du quotidien du citoyen. Entre autre, des projets de désenclavement tels que les routes d'accès, les actions sanitaires et socio éducatives. La motivation vient cette fois-ci de la population. C'est elle qui propose les projets. Les demandes sont mûries au niveau de la commune par le comité d'animation composé de cadres technique d'élus, et de la société civile. L'approbation passera ensuite par le comité technique et social de daïra et enfin par le comité de wilaya. Le ministère de l'agriculture suivra le projet dès sa discussion par la cellule d'animation. Le directeur de l'agriculture de la wilaya semble très optimiste quant à une évolution ascendante du nombre de projets appuyés. 25 projets parmi les 90 évoqués sont au stade de finition. Le reste est à une phase avancée de la réalisation. Ces premiers projets interviennent pour la plupart dans le désenclavement (assainissement, AEP, écoles, salles de soins), abreuvoirs, retenues collinaires, gain de surface agricole utile, apiculture, petites unités d'élevages…. Encore au stade de la vulgarisation, les deux dispositifs commenceraient à faire tilt chez les collectivités.