Réforme hospitalière ou pas, la prise en charge des malades reste un sujet préoccupant dans nos hôpitaux. Jugeons-en : samedi 1er novembre, à 20 h, à l'unité médicochirurgicale de l'hôpital Ouled Mohamed de Chlef, considéré comme le plus important de la région, ce qu'on appelle communément le service des urgences ressemble plutôt à une salle de soins d'un douar éloigné. Les malades errent le long du couloir sans aucune assistance du personnel en place. Certains se tordent de douleurs, d'autres sont allongés à même le sol ou transportés sur des chaises roulantes. Quel que soit le degré de gravité de leur état, ces derniers doivent prendre leur mal en patience et faire la queue devant le cabinet de l'unique médecin généraliste de garde. Celui-ci semble dépassé par les événements ; tantôt il est dans son bureau, tantôt il est appelé dans les autres services, abandonnant ses malades en pleine consultation. Aux réclamations des uns et des autres, les quelques infirmiers en poste restent de marbre, se contentant de répondre par des gestes d'impuissance. « Si vous voulez que les choses s'améliorent, écrivez au président pour que l'hôpital soit doté du personnel médical nécessaire », lancera l'un d'eux à l'adresse d'un proche d'un malade. Non loin de là, une dame pleurait son fils qui venait d'être victime d'un grave accident de la circulation. « Le chirurgien est absent et nous attendons depuis plusieurs heures son arrivée », nous dira-t-elle. Et comme pour résumer le tout, un agent indiquera que « rien ne va plus dans cet établissement et que la situation des malades empire ».