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Asmahan, la diva du nil était une énigme de son vivant et après sa mort
Un destin consumé dans le brasier
Publié dans El Watan le 30 - 12 - 2004

de la passionelle n'avait que 26 ans, mais sa courte vie avait été traversée de tant de drames, de passions tumultueuses et de déchirements, qu'elle ressemblait à un roman. Amal El Atrache était, en effet, prédestinée dès sa naissance, dans le bateau qui menait ses parents en Egypte, à être un personnage hors du commun.
Elle fut non seulement une cantatrice époustouflante, une actrice dont la beauté distante subjuguait les producteurs cairotes, mais aussi une patriote qui s'engagea aux côtés de l'axe franco-britannique en guerre contre l'Allemagne nazie. C'est dans cette circonstance de sa vie, que la jeune Asmahan croisa le chemin du général de Gaulle qui aurait été fasciné par les yeux de la jeune héroïne. Mais avant d'en arriver à une telle phase de l'engagement politique, la petite Amal - qui se faisait appeler également Emily - avait vécu une enfance à peu près ordinaire au sein d'une famille qui ne pouvait plus se permettre les excès qu'autorise la fortune. En fait, les El Atrache, d'essence princière, étaient totalement désargentés et leur mère avait dû se résoudre à travailler pour assurer la subsistance de ses enfants. Et quels enfants ! Puisqu' il s'agissait tout simplement de Farid El Atrache et la future Asmahan. Sans doute aussi la fibre artistique de cette maman aimante dans ces temps si difficiles pour la petite famille contribua à forger le tempérament de ces prodigieux enfants. La petite Amal apprit vraiment les rudiments du chant avec cette mère qui ne s'était pas résignée aux aléas de la vie quotidienne. Amal chanta tant et si bien que sa notoriété enfla dans Le Caire des années 1920, grosse métropole qui, tout se parant d'un cachet européen sous la férule du Kédive, n'en oubliait pas moins qu'elle était la cité du tharab, cet art qui associait les vertus de la poésie, de la musique et de la voix.
Un collège de compositeurs
A la période où Amal El Atrache commençait à faire parler d'elle, la révolution musicale s'était déjà accomplie sous l'impulsion de Sayed Darwish, de Abdelhay Hilmi, de Youssef El Manyialawi et de Salama Higazi qui avaient systématisé l'héritage de Abdou Hamouli pour redonner son lustre au chant arabe. Dans la foulée de ces grands devanciers, qui conduisirent la refonte d'une musique jusqu'alors qualifiée de profane, étaient apparus des compositeurs doués tels que Zakaria Ahmed, Mohamed El Qasabdji, Farid Ghosn ou Daoud Hosni. Ce dernier avait immédiatement perçu le talent immense que recelait la petite Amal. C'est d'ailleurs lui qui persuada la petite artiste à choisir le nom d'Asmahan pour chanter. Rapidement, Asmahan devint la protégée de ce prestigieux collège de compositeurs qui pensaient déjà à l'avenir de la chanson en Egypte. Dès lors, entourée de conseils éclairés, Asmahan s'imposa comme une vedette alors qu'elle n'avait pas encore quatorze ans. Son apparition coïncidait avec la montée au firmament artistique de l'astre de l'Orient, Oum Kalthoum, qui était parvenue à éclipser Mounira El Mahdiya que le public égyptien adulait comme une déesse depuis des lustres. Mais la confrontation entre les deux divas allait être différée par un événement inattendu. Encore adolescente, au seuil d'une gloire naissante, Asmahan allait se marier avec son cousin le prince Hassan El Atrache, et alla s'établir dans la patrie de ses origines, la Syrie. La jeune fille tomba sous l'emprise de ce mari au caractère rude et possessif, et ses dons furent occultés durant ces années qui furent celles de la tutelle ombrageuse et autoritaire de cet époux qui regarda Asmahan sans jamais prendre la mesure de la flamme intense qui couvait en elle. Cette union comportait trop de lézardes pour pouvoir durer. D'une manière presque fatale, Asmahan quitta Hassan El Atrache et la Syrie. Lorsqu'elle revint en Egypte, en 1938, elle n'était plus la même. Quelque chose, au plus profond de cette personnalité exigente, s'était définitivement brisée. C'était peut-être l'amour de la vie. Le Caire l'avait oubliée, mais elle n'eut pas de peine à reconquérir ses faveurs. Les compositeurs, qui avaient accompagné son évolution dans l'enfance, faisaient de nouveau cercle autour d'elle. Un autre maestro s'était joint à eux, Farid El Atrache, son propre frère et en même temps celui qui comprenait mieux le tourment secret d'Asmahan. La voix de l'artiste était sublime au point que l'idée fit vite son chemin, qu'elle allait jeter une ombre sur le retentissement d'Oum Kalthoum. Sentiment qui se confirma, lorsque Asmahan interpréta avec un stupéfiant brio une composition de Mohamed Al Qasabdji, Ya Touyour, ce qui fâcha Oum Kalthoum qui en voulut au compositeur d'avoir réservé un tel chef d'œuvre à une rivale en puissance. L'heure de la disgrâce avait sonné pour Al Qasabdji.
Le chemin de Damas
C'est à ce moment qu'Asmahan allait refaire le chemin de Damas. Les alliés avaient pris contact avec elle pour qu'elle puisse convaincre les chefs de tribus de laisser pénétrer les troupes franco-britanniques, sous la conduite du général de Gaulle, en Syrie dans le but de contrecarrer une avancée de l'armée allemande. La jeune femme accepta-t-elle une telle mission dans l'espoir de reconstituer l'union brisée avec le prince Hassan El Atrache, son époux, ou pour des motifs exclusivement patriotiques ? Cet épisode entra dans les hypothèses qui expliquèrent sa mort un sombre jour de l'année 1944. L'artiste était revenue au Caire où elle dissimulait sa mélancolie derrière une vie trépidante. Son dernier film, Gharam wa intikam, aurait pu résumer par son seul titre toute l'existence de la jeune femme. Asmahan avait aimé sans être aimée, et si elle se vengeait, c'était d'elle-même, multipliant les mariages plus par autopunition que par frivolité. Sa disparition, alors qu'elle n'avait que vingt-six ans avait suscité les spéculations les plus ahurissantes, de l'assassinat commandité par des services de contre-espionnage étrangers jusqu'à un acte désespéré de sa grande rivale Oum Kalthoum, effrayée par la perspective d'être déclassée. Cette thèse est farfelue car aucune chanteuse, pas même Asmahan, ne pouvait altérer le rayonnement d'Oum Kalthoum. Il reste que soixante ans après sa disparition, la vie tout autant que sa mort sont des énigmes. Ce destin hors norme s'est consumé, pour des raisons inexpliquées, dans le brasier de la passion qui jamais ne lui laissa de répit.


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