Les organisateurs, en dépit de quelques défections, ont su avec brio susciter l'entrain et l'engouement des étudiantes quelque peu sevrées de rencontres littéraires et artistiques. C'est devant près d'un millier d'étudiantes, des résidentes de la cité universitaire « Assia-Kébir » que la saison culturelle a été enclenchée jeudi. Les organisateurs, en dépit de quelques défections, ont su avec brio susciter l'entrain et l'engouement des étudiantes quelque peu sevrées de rencontres littéraires et artistiques. Sur le plateau où régnait en vedette notre consoeur Mebarek Zahra, ont défilé, tour à tour, Bouziane Benachour, Nefissa Lahrèche et Abdelali Mezeghiche pour parler d'une thématique liée aux violences dont celles à l'endroit de la femme et du rôle de l'information dans l'atténuation ou l'aggravation de ce phénomène. Soirée entrecoupée de déclamations de poèmes, chants mais aussi d'un fructueux débat qui a eu le mérite de situer la problématique de la violence. L'intervention de notre confrère Bouziane Benachour sur le rôle de la presse et des médias d'une manière générale a permis à l'auteur de « Fusil d'octobre » de recentrer le débat non sans évoquer ses romans dont le dernier né « Médjnoun » édité à « Dar El Gharb ». Dans un parler franc, le dramaturge et journaliste a su lui aussi captiver l'assistance en évoquant le personnage central de son roman. Un des nombreux êtres marginaux qui refuse de parler, refoulant ainsi ses ressentiments. Quand l'auteur finira par lever le voile sur le pourquoi de ce silence volontaire, l'on mesurera finalement mieux le drame de cette fiction qui n'a rien à envier à quelques-uns des faits réels. Des faits ou des scènes de vie trop souvent vécus dans notre société par le commun des mortels à leur corps défendant. Le phénomène de la violence sous toutes ses formes Des fictions qui empruntent aussi aux dures conditions de vie qui tissent toutes leurs trames d'un vécu fait de misère sociale et de dépravation des mœurs. Bouziane, qui se décrit comme un homme de condition sociale modeste, semble ainsi tirer son substrat de ce remugle. Avec Bouziane, la soirée a été pimentée avec ce feu follet de la poésie populaire, Abdelali Mezeghiche, l'enfant de Biskra qui a soufflé le chaud et le froid en égrenant ses poèmes, presque tous dédiés à la femme. Nafissa Mezghiche, par ailleurs présidente de l'association des femmes et fondatrice de la revue « Ounoutha », se basant sur des chiffres de la sûreté nationale, a tenté d'expliquer le phénomène de la violence sous toutes ses formes en évoquant le chiffre alarmant de 10 000 femmes battues par le mari, le frère ou le père. A titre d'exemple, Nefissa a explicité son intervention non sans susciter un débat controversé mais tout de même fructueux qu'ont su hisser monsieur Mokhtar Alali, directeur des œuvres universitaires, le doyen de la faculté des sciences humaines, docteur Cheriet et docteur Awni. Certains parmi les intervenants ont fait, il est vrai, preuve de beaucoup de paternalisme mais la franchise du directeur des oeuvres universitaires (DOU) a quand même fait tilt quand il annonça des vérités sur le comportement qu'il juge scandaleux de certaines résidentes. M. Alali a même évoqué « le laxisme, voire la complaisance de certains enseignants » sous des applaudissements nourris et des youyous.