Les partisans de l'Ugel ont même bloqué l'entrée de la nouvelle cité à des étudiantes. Vu le nombre de pavillons d'hébergement (une vingtaine environ) dont dispose la cité universitaire Taleb Abderrahmane, le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique vient de décider l'aménagement d'un espace cloisonné pour la réception des nouvelles étudiantes. Cette décision, mise à exécution avec le concours de l'Office des oeuvres universitaires, Onou, n'a pas manqué de susciter l'ire de l'organisation d'obédience islamiste Ugel que l'on dit proche du MSP. D'emblée, cette montée au créneau des membres de l'Ugel au sujet de l'aménagement d'une cité U pour filles à l'intérieur de la Cuta de Ben Aknoun était prévisible aussi bien de l'avis des responsables de l'Onou rencontrés, hier, sur les lieux, que de celui des étudiants qui ont déjà cumulé un certain nombre d'années à l'intérieur de cette résidence. Pendant toute la matinée d'hier, la colère de l'Ugel avait atteint son paroxysme, et les membres de cette organisation satellite du Hamas ne cessaient de protester à vive voix contre l'établissement d'une cité universitaire pour filles juste à côté de celle des garçons. Et pour parvenir à leur objectif, ils se sont rassemblés juste devant l'entrée de la nouvelle résidence pour filles et ont brandi des banderoles où ils ont mentionné, noir sur blanc leur hostilité par rapport au nouveau projet du ministère de l'Enseignement supérieur. Les partisans de l'Ugel ont même bloqué l'entrée de la nouvelle cité à beaucoup d'étudiantes qui sont restées dehors pendant des heures entières. En revanche, d'autres étudiantes, qui se trouvaient quant à elles à l'intérieur de la cité, ne pouvaient rejoindre l'extérieur et de surcroît, ont raté leurs séances de cours facultatifs. Un important dispositif des éléments de la Dgsn ne tardera pas, par la suite, à quadriller les lieux, et ce, pour parer à tout dérapage. A la vue de ces derniers, les «vigiles» de l'Ugel ne décolèrent pas, et il aura fallu le déplacement d'un responsable de l'Onou pour que les membres de l'Ugel décident, enfin, d'évacuer les lieux tout en promettant de reprendre, sous peu, leur mouvement de protestation. Rappelons, par ailleurs, que l'existence de tels groupuscules au sein du milieu islamiste remonte loin dans le temps, et depuis, la préoccupation primordiale de ces derniers n'est autre que de s'opposer à toute velléité d'émancipation de la communauté universitaire.