Venu jeudi à Oran présider une rencontre des élus de l'ouest du pays de son parti, Moussa Touati est revenu sur la révision de la Constitution et sur l'attitude de certains députés de son parti, le FNA. « Bien que moi-même j'étais contre la démarche entreprise de réviser la Constitution, le conseil national du FNA, réuni pour clarifier la position à adopter par ses députés vis-à-vis des nouveaux amendements proposés, a tranché la question en proposant l'abstention le jour du scrutin », explique-t-il. « Malgré cela, s'étonne-t-il, 6 de nos élus nationaux sur les 15 élus sur la base de la liste FNA (d'autres députés ont rejoint le FNA après les législatives de 2007) n'ont pas tenu compte des directives du parti et ont voté oui. » M. Touati assure qu'aucune mesure punitive ne sera prise à l'encontre de ces « indisciplinés », mais précisé que ceux-ci doivent rendre des comptes aux bureaux et aux électeurs des wilayas qui leur ont accordé ce mandat. La direction nationale ne s'était pas, toujours selon le même intervenant, ingérée dans les affaires des wilayas pour le choix des candidats qui allaient représenter le parti. « Le mandat est certes national, mais le choix est local », a-t-il indiqué, avant d'avancer que son parti croit à la démocratie et que les divergences d'idées sont admises et même encouragées, car c'est le seul moyen d'avancer. Cependant, ce que déplore M. Touati, ce sont les manières avec lesquelles les décideurs ont mené la marche en refusant, dans un premier temps, le recours à la voie référendaire et, en second lieu, devant ce fait accompli, la proposition d'un vote à bulletins secrets pour les élus de la nation. Dans un point de presse improvisé en marge des travaux, le premier responsable du FNA a estimé que si le scrutin avait eu lieu à bulletins secrets, les résultats auraient été tout autres. Ses propres députés auraient-ils agi par manque de courage politique ? La question reste posée, au même titre que l'idée avancée de pressions supposées venues de « l'extérieur du parti ». De toutes les façons, M. Touati reste fidèle à ses opinions concernant la Constitution. Il explique : « Je suis contre ces amendements, mais je ne suis d'accord ni avec la Constitution actuelle ni avec celle qui l'a précédée, car aucune n'émane de la volonté populaire et des entrailles de la nation. » Pour les amendements adoptés, son argument tient compte du fait qu'ils ont été en fin de compte approuvés par des élus qui, eux-mêmes ne représentent que 30% de la population, vu le taux d'abstention important aux législatives. Cependant, pour mieux se situer sur l'échiquier politique, M. Touati considère que le FNA est un parti d'opposition, mais une opposition constructive. C'est pour cela qu'il a annoncé que son parti respecte les résultats dans le souci de préserver les institutions de l'Etat. « Cela ne veut pas dire que nous sommes d'accord », prévient-il en conclusion.