Le Festival des arts et cultures populaires est une véritable réussite à Tizi Ouzou. Cette semaine, la wilaya de Tlemcen a été l'invitée d'honneur à la maison de la culture Mouloud Mammeri. « La perle du Maghreb » ainsi surnommée, a suscité l'intérêt de tous les tiziouziens venus nombreux pour la découvrir. Une riche valise culturelle a été étalée regroupant les diverses aspects culturels de Tlemcen dans toutes les dimensions. Des expositions variées, des spectacles de théâtre pour enfants et adultes et une conférence sur le patrimoine de la wilaya ainsi que des spectacles musicaux au rythme du hawzi et de l'andalou, sont le contenu du programme de la rencontre. Des tableaux photographiques installés dans le hall de la maison de la culture, plonge le visiteur dans Tlemcen du XIXe siècle. Présentés en noir et blanc, on peut observer la région de Nedroma, ses anciennes fortifications, son marché des années 1910 pris par l'artiste Paul Ciron. Aussi, ont été présentées quelques personnalités de la région, tel que Abdel Moumen Ben Ali, fondateur de la dynastie des Almohades. La ville de Tlemcen a été le berceau de beaucoup d'hommes d'histoire et de l'art. On peut citer, entre autres, Mohamad Dib, le célèbre écrivain de La grande maison. Elle est aussi la terre natale d'illustres artistes qui ont acquis une popularité internationale à l'image du grand chanteur français Patrick Bruel. Un volet a été consacré à l'exposition des livres de natifs et d'autres écrivains qui ont écrit sur la région. Des manuscrits authentiques de grands savants de la région sur l'art et la théologie datant des siècles lointains ont été exposés tels que Yahïa Ibn Khaldoun (XVe siècle) et Ibn Meriem (XVIe siècle). En effet, la ville de Tlemcen a été capitale du royaume central au Maghreb pendant le Moyen-âge arabe. Elle se caractérise par un grand attrait intellectuel. C'est une ville où se développent les disciplines théologiques, le savoir « el îlm » dans toutes ses spécialités. De l'autre côté du hall des expositions, les somptueuses tenues vestimentaires sorties des contes des mille et une nuit ont été dressées au grand regard du public. Gandoura, saroual, jabador pour les hommes, et la blousa, karakou, haïk, mandil, chechia pour les femmes. Les fameux bijoux assortis (zerrouf, halaqat, kravache, chritla …) sont autant de fantaisies qui se portent à Tlemcen. En effet, la ville de Tlemcen est l'une des rares régions à maintenir les coutumes, les fêtes religieuses avec tout le pittoresque qui se rattache aux choses de l'islam. Le mariage traditionnel se perpétue de génération en génération, une représentation a été faite pour l'occasion. La ville de Tlemcen, « ville d'art et d'histoire » regorge de monuments et faubourgs hispano-mauresques ainsi que des sites naturels, tels que la Grande mosquée , le Méchouar, la médina d'El Eubbad, le tombeau du Rabb Al n' Kaoua, le plateau de Lala Setti , la grotte de Aïn Fezza. En effet, les influences berbères, arabes, turques et françaises de l'époque coloniale en ont fait un haut lieu de tourisme. Ces divers sites touristiques ont été reproduits par des peintures typiques présentées dans l'exposition. Le public en a eu plein les yeux et plein les oreilles. La semaine culturelle a été bercée au rythme de la musique andalouse et du hawzi. Les habitants de Tizi Ouzou qui ont déjà un engouement pour ce genre musical, est venu massivement le dernier jour de la clôture. Un spectacle de musique andalou a réjoui l'assistance. Le directeur de la maison de la culture de Tlemcen, M. Aries Tahar dit être très satisfait du bon déroulement de cette initiative culturelle.