De notre correspondant à Tizi Ouzou Malik Boumati Les arts populaires semblent intéresser de plus en plus les autorités. Ce qui n'est pas fait pour déplaire sauf s'ils sont confinés dans leur aspect folklorique et vidés de leur substance purement culturelle. En effet, deux festivals sont désormais consacrés aux arts populaires dans la wilaya de Tizi Ouzou où le public a droit à des danses et des chants folkloriques ainsi qu'à des activités artisanales. Le premier, dénommé «Festival culturel local des arts et cultures populaires», a été institué en avril dernier par le ministère de la Culture, et ce, dans toutes les wilayas du pays. Il s'agit en fait des échanges culturels existant déjà entre les wilayas qui ont reçu la dénomination de festivals avec certains détails à pérenniser comme le fait qu'une wilaya dispose d'un échange avec exactement cinq wilayas. Pour la première édition de ce festival, la wilaya de Tizi Ouzou effectue des échanges culturels avec les wilayas de Aïn Témouchent, Illizi, Ghardaïa, Tlemcen et Oum El Bouaghi. Pour l'instant, seules Illizi et Ghardaïa ont exposé leurs arts et culture dans différentes localités de la wilaya de Tizi Ouzou dont les responsables du secteur de la culture ont envoyé des exposants et autres artistes vers la wilaya de Aïn Témouchent pour le même objectif, c'est-à-dire permettre aux populations des wilayas concernées de découvrir les différentes cultures populaires du pays. Ce festival prend la forme de semaines culturelles de wilaya et n'est pas circonscrit dans la durée puisqu'il est ouvert de janvier à décembre. Il y a aussi le Festival arabo-africain des danses folkloriques, dont la troisième édition a été reportée au mois de novembre prochain, en remplacement du Festival international des chants et des danses populaires que le ministère de la Culture a fini par offrir à la wilaya de Sidi Bel Abbès. Il est inutile de rappeler que ce remplacement a moins d'ampleur puisque limité géographiquement au monde arabo-africain et se tient dans des salles de spectacle au lieu du stade du Premier Novembre de Tizi Ouzou qui accueillait des milliers de familles de la wilaya pendant le festival international. Il reste cependant intéressant dans la mesure où il «vise à mettre en relation les peuples et à leur donner un espace d'échange et de dialogue interculturel», comme le dit le site officiel du festival. Par ailleurs, dans le domaine des arts populaires, il y a du nouveau dans la wilaya de Tizi Ouzou puisque le ministère de la Jeunesse et des Sports, par le biais de la direction du secteur dans la wilaya et de l'Office des établissements de jeunes (ODEJ, ex-CIAJ), a initié, il y a quelques jours seulement, un Festival national des arts populaires que la salle de spectacle de la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou a abrité du 17 au 20 août. Un manque flagrant dans l'organisation a passé l'événement sous silence, le travail d'information n'ayant pas été fait convenablement. Toujours est-il que onze wilayas du pays ont participé à ce festival qui a offert des spectacles en nocturne aux Tizi-Ouziens avec des chants et danses folkloriques mais aussi une exposition-vente d'objets artisanaux venus des wilayas participantes.